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Que sont devenues les lycéennes enlevées par Boko Haram ?

Il y a un an, le groupe islamiste Boko Haram enlevait 276 lycéennes dans le nord-est du Nigeria. Aujourd'hui, 219 d'entre elles sont toujours portées disparues.

Article rédigé par franceinfo - Par Elise Lambert
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Temps de lecture : 3min
Un an après l'enlèvement des lycéennes nigérianes, 219 sont toujours portées disparues. ( BOKO HARAM / AFP)

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, un commando armé du groupe islamiste Boko Haram pénètre dans le lycée de Chibok, une ville située au nord-est du Nigeria, et kidnappe 276 lycéennes : 57 réussissent à s'échapper dans les heures ou les semaines qui suivent le rapt, mais 219 sont toujours captives. Elles font partie des 2 000 femmes et fillettes enlevées depuis le début de l'année 2014 par Boko Haram selon Amnesty International. 

On ne sait pas où elles sont

Impossible de connaître l'endroit où se trouvent les jeunes filles. Le groupe islamiste les aurait dispersées en plusieurs groupes, dans des camps de transit improvisés ou dans des endroits reculés au Tchad ou au Cameroun. Le nouveau président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a affirmé, mardi 14 avril, qu'il ferait tout son possible pour retrouver les lycéennes enlevées, mais que ce serait difficile : "Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver", a-t-il déclaré dans un communiqué. 

Elles ont été mariées de force et converties à l'islam

Peu de temps après l'attaque du 14 avril 2014, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, déclare dans un message vidéo : "J'ai enlevé vos filles. Je vais les vendre sur le marché au nom d'Allah et les marier de force." Selon Amnesty International, les filles sont converties de force à l'islam, mariées avec des combattants de Boko Haram, réduites à l'état d'esclaves sexuelles et contraintes de participer à des attaques armées. Parfois même dans leur propre village. 

Il est possible que certaines aient été tuées

Il y a une semaine, le directeur du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Zeid Ra’ad al-Hussein, a rapporté dans le journal nigérianThis Day que des lycéennes auraient pu être tuées lors de l'attaque de l'armée nigériane contre la ville de Baga, une place forte de Boko Haram dans le nord du Nigeria. Selon l'ONU, de nombreux corps de femmes ont été retrouvés dans cette localité après l'attaque.

Les rescapées sont de retour à l'école

Dans les heures qui ont suivi le rapt, 57 jeunes filles ont réussi à s'échapper par leurs propres moyens. Vingt d'entre elles ont repris leurs études à l’université américaine du Nigeria, à Yola, dans le nord-est du pays. Certaines disent vouloir devenir médecin ou avocate et rêvent de travailler à l'ONU. Un an après l'attaque, les ex-otages disent prier tous les jours pour que leurs camarades soient retrouvées.

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