: Vidéo Burkina Faso : le récit d'une journée d'émeutes à Ouagadougou
Depuis trois jours, la capitale se soulève contre un projet de révision de la Constitution. Face à la mobilisation, le président Blaise Compaoré a annoncé le limogeage de tout le gouvernement.
Les bras en l'air, les manifestants exultent : ils ont pris d'assaut l'Assemblée nationale du Burkina Faso. Depuis trois jours, la capitale, Ouagadougou, se soulève contre un projet de révision de la Constitution, qui permettrait au président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-sept ans, de prétendre à quinze années supplémentaires à la tête du pays.
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En quelques minutes, jeudi 30 octobre, les manifestants saccagent et mettent le feu au Parlement avec pour cible le CDP, le parti au pouvoir. "Face aux jets d'eau et aux gaz lacrymogènes des forces de l'ordre, on a réussi à les repousser", explique un manifestant. Alors qu'une épaisse fumée se dégage de l'Assemblée, les milliers de manifestants continuent leur route. Ils s'en prennent à la télévision d'Etat, qui cesse immédiatement d'émettre, et envahissent le plateau.
L'armée instaure un couvre-feu
Dans l'après-midi, des coups de feu sont entendus près du bâtiment présidentiel. A chaque fois, la même scène se répète : les forces de l'ordre tentent de repousser les manifestants, mais la plupart des soldats finissent par plier sous leur nombre. Les militaires fidèles au régime ripostent en tirant sur la foule : au moins trois personnes seraient mortes.
En fin de journée, Blaise Compaoré proclame le limogeage de tout le gouvernement et l'ouverture de pourparlers avec l'opposition. De son côté, l'armée vient d'annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale et d'instaurer un couvre-feu national, de 19 heures à 6 heures.
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