Cameroun : Spike Lee foulera bientôt la terre de ses ancêtres paternels
Le réalisateur afro-américain Spike Lee a été invité à se rendre au Cameroun en 2022.
Le cinéaste afro-américain Spike Lee est attendu au Cameroun en janvier 2022. Il compte parmi les célébrités américaines qui affichent fièrement leurs racines africaines. Avant de se rendre sur la Croisette, où il préside le jury de la 74e édition du Festival de Cannes, Spike Lee a fait une escale en terre camerounaise, ou presque. Le 2 juillet 2021, il était reçu par l'ambassadeur du Cameroun à Paris, André-Magnus Ekoumou, en présence de la diaspora. L'occasion pour Spike Lee de rappeler comment "la science et l'ADN" ont révolutionnné la quête des origines des Afro-Américains dont les aïeux ont été arrachés aux terres africaines et réduits en esclavage durant quatre siècles.
"C'était l'un des plus beaux jours de ma vie quand j'ai eu les résultats (ADN)", se souvient l'artiste qui est allé à la quête de ses origines il y a plusieurs années. Il a indiqué que ses ancêtres maternels étaient originaires de Sierre Leone et ceux de son père du Cameroun, lors de la cérémonie d'hommage qui lui était dédiée. Il découvrira le pays durant la Coupe d'Afrique des Nations que le Cameroun accueille l'année prochaine.
"C'était un appel"
"Nous, Camerounais, connaissons beaucoup (de personnalités afro-américaines) qui ont retrouvé leurs racines camerounaises. J'étais à Cannes en 2019 quand on a annoncé que Spike Lee serait président du jury du prochain festival, c'est le premier Noir à l'être. Je suis cela de très près parce que je suis dans le cinéma", explique à franceinfo Afrique Mary-Noël Niba, réalisatrice et responsable des relations publiques de l'ambassade du Cameroun en France, qui revient sur les coulisses de cette invitation symbolique. La machine se met en branle quand elle informe l'ambassadeur du Cameroun en France qui donne son feu vert à l'initiative. Ce dernier "aime beaucoup l'art", souligne la responsable des relations publiques. Et "Spike Lee est une référence, notamment dans le cinéma noir", poursuit-elle.
Pour Mary-Noël Niba, cette invitation des autorités camerounaises s'inscrit dans l'ordre des choses. "Quand j'ai vu le clip qu'il a fait avec Michael Jackson (clip de la chanson They don't care about us) en 1996 au Brésil, il portait le drapeau du Cameroun. De voir un frère comme Spike Lee porter le drapeau du Cameroun, c'est une image qui parle plus que tout. C'est fort. C'était déjà un appel", conclut-elle. Un appel auquel les autorités camerounaises ont répondu la dernière semaine du mois de juin 2021 en envoyant une invitation formelle au cinéaste américain. Spike Lee a donné son accord huit jours plus tard, le 30 juin. Le 2 juillet il était reçu à l'ambassade du Cameroun à Paris.
"Cela s'est passé merveilleusement bien (...) Vous avez vu sa joie. Il a même annoncé que sa femme vient de se découvrir des origines camerounaises. C'est encore plus fort que ce qu'il ne pensait. Il était tellement ému que ce pays qui est un peu son pays d'origine, par ses racines, l'invite", note Mary-Noël Niba. Une "émotion" partagée par l'ambassadeur André-Magnus Ekoumou, ajoute-t-elle, et tous les Camerounais réunis autour de Spike Lee. Tous ont dansé sur Soul Makossa, titre phare d'un autre grand fils du Cameroun, Manu Dibango, qui a rejoint le paradis des artistes au début de l'épidémie de Covid-19 en mars 2020.
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