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L’armée française retape l’aéroport de Bangui

Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a assuré le 2 décembre «compter» sur la France pour rétablir la sécurité en Centrafrique. Mais il faudra d’abord que soit votée la résolution du conseil de sécurité de l'ONU autorisant les Français à intervenir militairement pour épauler la force africaine. Dans cette optique, le réaménagement de l'aéroport de Bangui est en cours.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un soldat français surveille l'aéroport de Bangui, le 1er décembre 2013.  (AFP PHOTO / SIA KAMBOU)

Les travaux se déroulent juste à côté de la base de Boali, où se trouve le détachement de l'armée française. Cette dernière est présente en Centrafrique depuis 2002 pour sécuriser l'aéroport et préparer une éventuelle évacuation des ressortissants européens.

«Au Mali, on l'a fait en six heures. Ici, il faut cinq jours de travail…» C’est le constat fait par le lieutenant-colonel Fayeau, du Régiment de génie de l'air (RGA) d'Istres, spécialisé dans l'adaptation des infrastructures aéroportuaires aux besoins des militaires.
 
Aujourd’hui, il faut adapter rapidement la piste et le parking de l'aéroport de Bangui, la capitale, pour les besoins d’une intervention militaire dans les jours à venir (il y a environ 600 militaires français sur place).

Stabiliser le terrain 
Sachant que l'aéroport international M'poko a été construit sur un terrain marécageux, donc meuble, il est nécessaire de sonder «la solidité du terrain pour savoir quel type d'appareil peut se poser» et de stabiliser le terrain, avant même de débuter les travaux, prévient le lieutenant Pierrot, du RGA.
 
Ensuite, il est urgent d’agrandir son parking, estimé impropre au stationnement des avions cargos de ravitaillement et des hélicoptères. Tout en rendant possible les manœuvres des appareils sans gêner le trafic civil.

 
C’est ainsi que les engins de chantier de l'armée française s’affairent pour adapter au plus vite les infrastructures aux besoins de l'intervention imminente. Et la tâche leur incombe intégralement, car on ne trouve pas en Centrafrique d'entreprises disposant du matériel adéquat et capables de mener à bien rapidement les travaux.
 
Dans ce pays à l’économie au point mort, si les pierres et le remblai sont rares, tous les engins, camions de chantiers, bulldozers et autres niveleuses, «sont venus par avion» avec un détachement du génie, pré-positionné dans la base française de Libreville, au Gabon, précise le lieutenant-colonel Fayeau.
 
Des travaux sous surveillance
Vétuste, le vieil aéroport de Bangui manque par ailleurs de réservoirs de kérosène, alors qu’ils sont essentiels à l'autonomie en carburant «de tous les aéronefs» de l'opération.
 
Et comme toute mission se doit d’être protégée, des tireurs d'élite se relaient 24h/24 sur le toit de l'aérogare, appuyés par des missiles antichars, pour empêcher toute tentative d’intrusion.
 
Le chaos en Centrafrique a suivi le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, dirigée par Michel Djotodia, actuel chef de l’Etat. Le groupe a ensuite été dissout par sa volonté.

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