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Accusations de viols en Centrafrique : 14 militaires mis en cause, mais très peu d'entre eux ont été identifiés

A ce stade de l'enquête conduite par le parquet de Paris, six mineurs, âgés de 9 à 13 ans, ont témoigné contre des soldats français, révèle jeudi une source judiciaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un militaire français engagé dans l'opération Sangaris, à Bangui (Centrafrique), le 4 juin 2014. (MARCO LONGARI / AFP)

Quatorze militaires français sont mis en cause et une petite minorité d'entre eux a été identifiée dans l'enquête conduite par le parquet de Paris sur de possibles abus sexuels sur des enfants commis par des soldats en Centrafrique, a déclaré une source judiciaire, jeudi 30 avril.

La veille, le quotidien britannique The Guardian avait révélé un rapport confidentiel de l'ONU faisant état de viols commis entre décembre 2013 et juin 2014 sur des enfants par des militaires français de l'opération Sangaris.

Les militaires pas encore entendus

Parmi les soldats mis en cause, "très peu" ont été identifiés. Et ceux qui l'ont été n'ont pas encore été entendus. Mais ils le seront prochainement. L'enquête préliminaire, ouverte après la transmission d'un rapport du ministère de la Défense, vise à vérifier la matérialité des faits allégués, notamment par le biais d'auditions, et à établir les responsabilités le cas échéant.

Quant aux mineurs témoignant contre les soldats, on en dénombre six à ce stade de l'enquête, âgés de 9 à 13 ans, dont quatre se disent victimes directes et deux se présentent comme des témoins de faits. Dans le cadre de l'enquête, ouverte en juillet 2014, la section des affaires militaires du parquet a pu récupérer les réponses écrites d'une employée de l'ONU qui a "recueilli et relaté" les témoignages des enfants, a indiqué le parquet de Paris.

Le ministère de la Défense a expliqué, mercredi, avoir été saisi "de témoignages d'enfants centrafricains accusant d'agressions sexuelles des militaires français de l'opération Sangaris".

Déclassification demandée

Le parquet a aussi précisé qu'il demanderait la déclassification de l'enquête interne, dite de commandement, qui est conduite au sein de l'armée.

De son côté, le porte-parole du ministère de la Défense, Pierre Bayle, a affirmé qu'il n'y avait "aucune volonté de cacher quoi que ce soit" de la part de l'armée.

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