Militaires accusés de viol en Centrafrique : les parties civiles dénoncent une enquête lacunaire et partiale
L'enquête sur des militaires français en République Centrafricaine est en passe d'aboutir sur un non lieu pour ces militaires français accusés de viol et d'agression sexuelle sur des enfants dans un camp de déplacé. Les parties civiles dénoncent une instruction lacunaire et partiale.
Ouverte il y a bientôt trois ans, l'enquête sur des militaires français en République Centrafricaine est en passe d'aboutir sur un non lieu pour ces militaires français accusés de viol et d'agression sexuelle sur des enfants dans le camp de déplacés de Mpoko près de l'aéroport de Bangui entre 2013 et 2014. Mais les parties civiles , les associations "Enfance et Partage "et "Innocence en danger" dénoncent une instruction lacunaire et partiale. Et demandent à la justice de ne pas s'arrêter là.
Pas de juge d'instruction
Aucun des 25 militaires mis en cause n'a été mis en examen. Une partie d'entre eux a été entendue par un seul enquêteur militaire, un gendarme prévôtal. À aucun moment les juges d'instruction ne les ont auditionnés. Les quinze enfants (sur les 41 qui se déclarent victimes) qui ont été interrogés l'ont été par un unique gendarme. Leur témoignage, selon les parties civiles, est systématiquement minoré, voire contesté.
Une instruction partiale et lacunaire
Toujours selon les parties civiles, c'est une instruction partiale et lacunaire qui a été menée, dénonce Rodolphe Costantino, un des avocats d'Enfance et Partage. "Il faut qu'on procède à l'identification des militaires et à d'autres enfants, qui doivent être auditionnés, explique Rodolphe Costantino. Il faut qu'on pointe les contradictions de l'enquêteur lui-même qui est d'une partialité absolue : je n'ai jamais vu cela en vingt-cinq ans. Si cette affaire, au bout du compte, ne tient pas, alors elle ne tient pas et nous serons les premiers à le dire. Simplement, je ne veux pas que par le fait que ces enfants sont des va-nu-pieds ou des crève la faim loin de notre territoire, ils ne puissent pas bénéficier des enquêtes que la France sait faire lorsqu'elle le veut bien. Tout est à faire, encore dans ce dossier !"
Le fait qu'il s'agisse de militaires ne doit pas non plus être un obstacle, ajoute-t-il. Les associations ont fait parvenir 68 pages d'analyse et de demandes d'actes aux juges d'instruction. Ces derniers ont un mois pour y répondre.
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