Colère au Soudan après la décision de la CPI
" Les criminels sont les leaders des Etats-Unis et de l'Europe ", a déclaré aujourd’hui le président soudanais Omar el-Béchir au lendemain du mandat d'arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale.
Pour el-Béchir, la décision de la CPI est une nouvelle forme de colonialisme qui vise à contrôler le Soudan et ses ressources. Et le président soudanais de prévenir les organisations internationales présentes sur place que son gouvernement et lui se montreront '' responsables et fermes'' face à quiconque tentera de déstabiliser la région.
Conséquences immédiates, l'expulsion du Darfour, cette région dévastée du sud ouest du pays, de la plupart des ONG… Pour raison de sécurité officiellement. Les humanitaires ont donc dû laisser derrière eux les populations, fortement éprouvées par près de 6 années de guerre.
Dans les rues de Khartoum, les manifestations de soutien se poursuivaient aujourd’hui, en présence du président du Soudanais, qui est venu se joindre aux dizaines de milliers de manifestants réunis sur la place des martyrs, dans le centre de la capitale. "Dieu est grand. Il n'y a de dieu que Allah", a déclaré Omar el-Béchir en s’adressant à la foule.
Aujourd'hui, le Soudan a demandé aux Etats africains de quitter la CPI.
Une décision qui divise le monde
A travers le monde, les réactions sont divisées. Si l'UE appelle le Soudan à coopérer avec la CPI, d'autres sont plus nuancés, voire ne partagent pas du tout cet avis.
Moscou a averti du "risque de conséquences négatives sur le Soudan".
L'Union africaine (UA) a dans cette décision vu une "menace pour la paix" et la Ligue arabe s'est dite troublée.
Les Etats-Unis ont appelé "à la retenue" au Soudan.
L'Organisation de la conférence islamique (OCI) craint pour sa part des conséquences négatives sur les efforts en cours pour résoudre le conflit au Darfour.
Proche alliée de Khartoum, la Chine a demandé la suspension de la procédure de la CPI, regrettant le mandat d'arrêt émis contre le président soudanais.
Les organisations de défense des droits de l'Homme ont en revanche salué la décision.
Cécile Mimaut, avec agences
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