Présidentielle contestée aux Comores : des heurts font un mort, l'opposition appelle le population à manifester vendredi
Une personne a été tuée et cinq autres blessées dans des heurts aux Comores, a annoncé un responsable hospitalier, jeudi 18 janvier, deux jours après l'annonce de la victoire du sortant Azali Assoumani à la présidentielle. L'opposition, qui demande l'annulation du scrutin, appelle à manifester, vendredi, pour dénoncer une "mascarade électorale".
Mercredi, les heurts se sont multipliés dans plusieurs quartiers de Moroni, la capitale. Des bâtiments ont été vandalisés et incendiés : la maison d'un ministre, des locaux d'une entreprise d'Etat, un entrepôt de riz, etc. Jeudi, des tensions sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l'ordre se sont poursuivies. La personne tuée, âgée de 21 ans, l'a été "très probablement par balle", selon le chef des urgences de l'hôpital de Moroni.
Un couvre-feu nocturne a été instauré sur les trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) mercredi soir et jusqu'à une date indéterminée. Plusieurs arrestations ont eu lieu, mais aucun détail n'a été rendu public. La contestation est rare dans l'archipel, voisin de Mayotte, tenu d'une main de fer. L'ONU a lancé, mercredi, un appel "au calme" aux Comores, exhortant les autorités à protéger le droit de manifester.
L'opposition dénonce des "fraudes grossières"
Arrivé à la tête du pays en 1999 par un coup d'Etat, le colonel Azali Assoumani a été réélu, dimanche, au premier tour, avec 62,97% des voix, mais seulement 16,30% de participation au scrutin, selon les chiffres officiels annoncés mardi soir. Cette victoire doit lui permettre de rempiler pour un troisième mandat consécutif et rester au pouvoir jusqu'en 2029. L'opposition a dénoncé des "fraudes grossières" et des "bourrages d'urnes".
"Ce n'est pas une contestation organisée, mais nous sommes solidaires du mouvement spontané. Nous saluons le courage de ces jeunes. C'est un droit de manifester", a souligné l'opposant Daoudou Abdallah Mohamed, candidat à la présidentielle. Dans un communiqué commun, les cinq candidats de l'opposition ont ensuite appelé à "faire de la journée de demain vendredi une journée nationale de protestation et dénonciation de la mascarade électorale d'Azali et de son pouvoir".
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