Confusion autour des pourparlers sur l'avenir de la Libye
Comme à son habitude, Mouammar Kadhafi n'avait pas fait dans la nuance. Dans un message diffusé hier à la télévision d'Etat, le vieux dirigeant libyen appelait son peuple à libérer le pays "des traîtres" et promettait "une fin proche" aux "rats" rebelles. Mais derrière ce discours de façade, Kadhafi est-il en train de se ménager une porte de sortie, alors que les insurgés se rapprochent de Tripoli ?
Malgré les démentis du régime kadhafiste, des sources proches du pouvoir ont indiqué que des négociations s'étaient ouvertes entre les deux camps. Des pourparlers auraient eu lieu dimanche à Djerba, en Tunisie, près de la frontière tuniso-libyenne. Une autre rencontre pourrait avoir lieu dans la banlieue de la capitale tunisienne.
Certes, il ne s'agit pas là du premier contact entre régime et rebelles, mais ces discussions semblent cette fois un peu plus officielles, d'autant que l'avancée spectaculaire des insurgés ces derniers jours les place en position de force.
Selon certaines sources, des émissaires de pays voisins pourraient être présents. Un jet triple réacteurs sud-africain était stationné ce week-end à Djerba, ainsi que deux hélicoptères qataris. Et surtout, les Nations Unies joueraient également un rôle dans ces discussions. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, le Jordanien Abdel Ilah Khatib, est en effet arrivé hier à Tunis en annonçant venir se joindre aux négociations.
L'ONU n'est officiellement pas au courant
A-t-il parlé trop vite ? Quelques heures plus tard, les Nations Unies opposaient un démenti cinglant. L'ONU ne dispose d'"aucune information concrète concernant des pourparlers" et "l'envoyé spécial ne participe pas à de tels pourparlers", a assuré Farhan Haq, un porte-parole de l'organisation.
Autre incertitude, celle qui entoure la position du ministre libyen de l'Intérieur. A bord de son avion privé, Nasser Mabrouk Abdallah a rallié hier l'Egypte avec neuf membres de sa famille. Il aurait déclaré aux autorités égyptiennes être en "visite touristique". Peut-on y croire, alors que la Libye est déchirée par la guerre civile ? Le ministre a-t-il tout simplement fait défection ? Le secret entourant son arrivée et l'absence à l'aéroport du Caire de tout représentant de l'ambassade de Libye ne font que renforcer les soupçons.
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