Côte d'Ivoire : au moins deux morts pendant l'élection présidentielle
L'opposition avait appelé à la "désobéissance" civile" et à un "boycott actif" du scrutin pour protester notamment contre la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat, ce qu'elle juge anticonstitutionnel.
Barrages, routes coupées, urnes saccagées, matériel électoral bloqué, heurts avec la police... De nombreux incidents se sont produits tout au long de la journée en Côte d'Ivoire, samedi 31 octobre. Ces violences ont émaillé l'élection présidentielle, qui s'est déroulée sous haute tension. Au moins "deux morts" sont recensés dans l'intérieur du pays, a affirmé un responsable de sécurité à l'AFP. "Il y a un mort à Oumé [située à 260 km au nord-ouest d'Abidjan] au moins un à Tiebissou [dans le centre du pays]", a dit cette source. Une habitante a confirmé à l'AFP qu'une personne avait été tuée à Oumé. Le maire de Tiebissou, Germain N'Dri Koffi, a, quant à lui, fait état d'un bilan de "4 morts et 27 blessés" dans sa commune.
Les heurts ont eu lieu en majorité dans les fiefs de l'opposition, qui avait appelé à la "désobéissance" civile" et à un "boycott actif" du scrutin pour protester notamment contre la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat. Des manifestations politiques ont dégénéré en affrontement intercommunautaires notamment à Tiebissou, Oumé, Yopougon, commune populaire d'Abidjan, et à Gboguhé, selon des témoins.
"Beaucoup de blessures par balles"
Selon le cabinet du maire de Tiebissou, parmi les 27 blessés, treize ont été atteints grièvement et ont été transportés au CHU de Bouaké. "Il y a beaucoup de blessures par balles et aussi à l'arme blanche", a précisé un collaborateur du maire, membre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti du président Alassane Ouattara.
Une trentaine de personnes sont mortes lors de manifestations qui ont viré aux affrontements interethniques depuis le mois d'août, après l'annonce de la candidature d'Alassane Ouattara. A la veille du scrutin, des milliers d'Ivoiriens ont quitté les grandes villes pour "aller au village", redoutant une crise majeure, dix ans après celle qui avait suivi la présidentielle de 2010, faisant 3 000 morts, à la suite du refus du chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
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