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Côte d'Ivoire : des femmes manifestent et dénoncent "la banalisation du viol" après la diffusion d'une émission de télévision

Dans cette émission diffusée à une heure de grande écoute, un animateur a laissé un violeur expliquer comment il abusait de ses victimes. L'émission a provoqué l'indignation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des femmes ivoiriennes dénoncent les violence faites aux femmes à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 1er septembre 2021. (SIA KAMBOU / AFP)

"Non." Des femmes ont manifesté, mercredi 1er septembre à Abidjan, contre "la banalisation du viol à la télévision", en se regroupant devant le siège de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI). Lundi à une heure de grande écoute et en public, l'animateur Yves de M'Bella a invité dans son émission – censée dénoncer le viol – un homme qui a violé plusieurs femmes, et lui a demandé d'expliquer comment il s'y prenait, en s'aidant d'un mannequin.

Une dizaine de femmes rassemblées devant la NCI ont demandé à cette télévision privée "la création d'une plage horaire pour donner la parole aux victimes" et "sensibiliser au viol et aux violences sexuelles". Le rassemblement a été diffusé en direct sur les réseaux sociaux où, depuis 48 heures, internautes et victimes de viol ne décolèrent pas.

L'animateur suspendu

Une pétition lancée lundi soir par Désiree Dénéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes pour dénoncer l'animateur et sa chaîne et réclamer des sanctions, avait récolté mercredi plus de 46 500 signatures.

La Haute Autorité de communication audiovisuelle (Haca) a suspendu Yves de M'Bella pendant 30 jours de toutes les antennes et télévisions de Côte d'Ivoire. Il a en outre été décidé par le comité d'organisation du concours Miss Côte d'Ivoire, qui a lieu samedi, qu'il n'animerait pas la soirée comme initialement prévu. 

"Ces sanctions ne sont pas suffisantes", selon Bénédicte Joan, présidente de l'association Stop au chat noir, qui vient en aide aux victimes de viol. Bien qu'il ait demandé "pardon" et se soit déclaré "meurtri", Yves de M'Bello "ne devrait plus du tout apparaître sur nos télés", a-t-elle ajouté.

La direction de la NCI a reçu deux des organisatrices du sit-in et a présenté ses "plus sincères excuses" pour avoir laissé passer cette émission.

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