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Le «Chleuh»: derrière l'Allemand, un Berbère du Maroc

Par quel chemin tarabiscoté, le nom d'une population et d'une langue berbères, du sud du Maroc, a-t-il pu devenir un synonyme péjoratif d'Allemand? Retour sur un étonnant transfert.
Article rédigé par Frédérique Harrus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
«Alphabet» berbère  (DR capture d'écran)

Qui n'a pas entendu en France, dans les films relatifs à la deuxième Guerre mondiale, des propos assimilant l'occupant allemand à un «Chleuh»? Or, les Allemands n'ont rien à voir avec les Chleuh. Initialement, les Chleuh sont des berbères des montagnes de l'Atlas et du sud du Maroc. C'est aussi le nom de leur langue. Le chleuh est une langue afro-asiatique, de la famille des langues amazighes, l'une des trois langues berbères.

Les Arabes méprisaient cette population aux origines montagnardes ou rurales, qu'ils assimilaient à des «bouseux» dont ils ne comprenaient pas la langue.

Il semblerait que ce vocable ait été ramené en France par les soldats français qui avaient combattu au Maroc aux côtés de soldats berbères. Une fois rentrés au pays, ils prirent l'habitude de qualifier de «chleuh» les Français dont ils ne comprenaient pas la langue, comme les Alsaciens ou les Francs-Comtois. Le nom fut par la suite attribué aux envahisseurs Allemands.

Si l'on rajoute que les Chleuh sont une population où les blonds ou roux, aux yeux bleus ou verts, et à la peau très claire, se retrouvent fréquemment...

L'appellation «chleuh» est aussi arrivée en Israël via l'émigration de juifs marocains. Et là bas, il est synonyme de benêt!

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