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Le Botswana, eldorado du diamant, a su gérer ses trésors
Le diamant a un pays, le Botswana. Pas étonnant que le deuxième diamant le plus cher du monde, vendu 53 millions de dollars le 25 septembre 2017, a été trouvé dans une mine de ce petit pays d'Afrique australe. Le «Lesedi La Rona», qui signifie «Notre Lumière» dans la langue du Botswana, est un diamant de plus de 1.000 carats. Ceci explique la relative bonne santé économique du pays.
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Le secteur du diamant procure près de 40% du PIB et près de 89% des revenus d'exportation du Botswana. Et l'exploitation de cette richesse continue. L'Agence nationale des statistiques du Botswana annonce une envolée des exportations de diamants du pays dans son dernier rapport, qui date du mois de septembre.
Pays ultra pauvre à la fin de l'ère coloniale, le Botswana, lors de son indépenance en 1966, était alors juste considéré comme un réservoir de main d'œuvre pour son riche voisin, l'Afrique du Sud. Mais tout a changé avec la découverte d'importantes réserves de diamants. Résultat: «Le pays est considéré aujourd’hui comme le "modèle de réussite" et de "prospérité" en Afrique subsaharienne. Cette prospérité, le Botswana la doit à son sous-sol riche en diamants, qui a fait de lui jusqu’à encore récemment le premier producteur mondial de cette pierre précieuse», notait RFI en 2016.
«Au Botswana, alors que la part de l’agriculture dans l’économie dépassait 40% à l’indépendance, elle ne représente plus que 2,2% du PIB en moyenne sur la décennie 2000. L’élevage a joué (et continue de jouer) un rôle essentiel dans la compréhension des équilibres sociaux; toutefois, il est devenu marginal dans la décomposition du PIB. L’activité minière est apparue après l’indépendance, avec la découverte successive de trois mines de diamants: Orapa en 1967, Jwaneng en 1973, Letlhakane en 1973... Selon Dunning (2005, 2008), les exportations de diamants ont cru en moyenne de 30% par an en valeur entre 1974 et 1994, et le secteur minier représente, depuis dix ans environ, 40% du PIB», note l'économiste Arthur Silve.
#DidYouKnow in #Setswana, #Jwaneng means ‘the place where a small shining stone is found’? #Botswana https://t.co/2CyuFFgA0f pic.twitter.com/lQryAhsJWm
— De Beers Group (@debeersgroup) September 2, 2017
Les diamants ne sont pas éternels
Et cette richesse, le pays semble la maîtriser. «Si l'on regarde le partenariat entre le conglomérat De Beers et l'Etat botswanais, on se rend compte que le gouvernement reçoit 85% des revenus du diamant, et De Beers 15%. Cette relation entre le gouvernement et De Beers a été très bénéfique pour nous», selon Charles Siwawa, président de la Chambre des mines du Botswana, cité par La Tribune. L'Etat a réussi à contrôler l'exploitation minière à travers un partenariat lucratif avec l'entreprise De Beers. La faible population (2,2 millions d'habitants) et une certaine cohésion sociale et politique ont permis au pays de bien gérer cette manne qui a pu ainsi profiter à une importante partie de la population.
Tout n'est cependant pas rose dans le pays, trop dépendant du diamant. La chute des cours a pesé sur l'économie nationale. Et aujourd'hui, le Botswana doit penser à la fin du diamant... prévu pour dans une quinzaine d'années. Décidément les diamants ne sont pas éternels!
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