"Nouvelles routes de la soie" : Rabat et Pékin scellent leur partenariat
Aux termes d'un accord entre les deux pays, Pékin s'engage à encourager les entreprises chinoises à investir au Maroc.
Le Maroc et la Chine ont signé le 5 janvier 2021 une convention qui scelle leur partenariat dans l'ambitieux projet stratégique chinois des Nouvelles routes de la soie. La convention, feuille de route sur la mise en œuvre conjointe de l'initiative chinoise, a été paraphée par le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et un haut responsable chinois, Ning Jizhe, lors d'une cérémonie organisée par visioconférence. Elle a pour objectif de favoriser l'accès aux financements chinois pour réaliser de grands projets au Maroc et de faciliter les échanges commerciaux, la création de joint-ventures dans les secteurs industriel et énergétique, la recherche et la coopération technologique, a précisé l'agence marocaine MAP.
Investissements
Aux termes de cet accord, Pékin s'engage à encourager les entreprises chinoises à investir au Maroc. La convention prévoit également une coopération tripartite avec l'Afrique, en particulier dans le développement durable. Lancé en 2013, ce projet de Nouvelles routes de la Soie vise à améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, l'Afrique et même au-delà, par la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels. Le Maroc a été le premier pays du Maghreb à rejoindre en novembre 2017 ce projet.
Selon Nasser Bourita, les échanges bilatéraux ont enregistré une croissance de 50% ces cinq dernières années, de 4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) en 2016 à 6 milliards de dollars en 2021. Plus de 80 projets d'investissements chinois sont en développement au Maroc. Les investissements directs de la Chine ont atteint 380 millions de dollars, a indiqué Ning Jizhe. En 2020, le commerce bilatéral a atteint 4,76 milliards de dollars, soit une hausse de 2% malgré la pandémie de Covid-19 et la récession du commerce international.
Impact diplomatique
Cette alliance avec la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, n'est pas sans impact diplomatique au moment où Rabat fait feu de tout bois pour convaincre ses partenaires à se rallier à ses positions sur le territoire disputé du Sahara occidental. La justice marocaine a en outre donné fin décembre son aval à l'extradition d'un ressortissant chinois membre de la minorité musulmane des Ouïghours, Yidiresi Aishan, arrêté en juillet à son arrivée au Maroc et recherché par la Chine pour "des actes terroristes". Cette décision n'a pas encore été mise à exécution, selon son avocat, alors que de nombreux défenseurs des droits humains au Maroc et à l'étranger s'y opposent.
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