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Un câble électrique va relier l'Italie et la Tunisie

Après le Maroc, la Tunisie sera le deuxième pays d’Afrique du Nord à établir une interconnexion électrique sous-marine avec un pays du sud de l’Europe.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des éoliennes près de la ville de Bizerte en Tunisie. Le pays, qui dépend de ses importations d'hydrocarbures pour son électricité, développe ses énergies renouvelables. (AMINE LANDOULSI / ANADOLU AGENCY)

Une ligne électrique sous-marine de 192 km de long devrait bientôt permettre à près de 600 MW d’électricité de voyager entre la Tunisie et l’Italie. Ce projet a été signé en mai dernier entre les deux pays. La ligne pourrait entrer en service en 2025.

"Le 30 avril, les gouvernements italien et tunisien ont ainsi signé un accord portant sur la pose d’un câble d’alimentation sous-marin entre Partanna, en Sicile, et El Haouaria, en Tunisie, dans le but d’intégrer le réseau électrique de l’UE à celui de l’Afrique du Nord", précise le site tunisien Le Diplomate.

Au départ, le projet lancé en 2003 par le gestionnaire de réseau italien Terna et la société tunisienne d'électricité et du gaz (STEG) prévoyait la création d'une ligne électrique de 1 GW et une centrale de 1,2 GW  installée en Tunisie, qui exporterait environ 800 MW d’énergie en Italie. Mais la crise économique est passée par là et le projet a été ramené à ses proportions actuelles (600 MW) et à l'abandon de la construction de la centrale en Tunisie. 

Des centrales solaires dans le désert

Ce projet Elmed va permettre à la Tunisie d'assurer ses besoins énergétiques et d'exporter ses excédents vers le marché européen. Le projet n’est pas concu pour être à sens unique. La Banque mondiale estime qu'Elmed serait en mesure de fournir jusqu'à 16% des besoins actuels de la Tunisie en électricité et d'aider à faire face à sa pénurie croissante d'énergie en important de l'électricité en provenance d'Italie.

Mais des deux côtés de la Méditerranée, on anticipe surtout sur la possibilité de profiter du soleil tunisien en matière d’énergie. Le vieux rêve (Desertec) d’installer des centrales solaires dans le désert pour éclairer l’Europe passe par ce type d’investissements. "La liaison électrique soutiendrait les efforts de l'UE pour respecter les obligations découlant de l'accord de Paris sur le climat visant à réduire les gaz à effet de serre. Et cela pourrait favoriser la croissance économique dans le sud de l'Italie, en particulier sur le plan économique, notamment en Sicile, où des parcs solaires nouvellement construits pourraient être reliés à ceux de la Tunisie. L'objectif ultime pourrait être un marché intégré, l'électricité passant de l'Afrique du Nord à la Scandinavie", note le site public allemand Deutsche Welle.

La Tunisie a mis sur pied un programme national d'énergies renouvelables (qui ne représentent aujourd'hui que 3% du mix énergétique du pays), lequel favorisera la production de 3500 MW à l’horizon 2030. Sans parler du projet TuNur de centrale solaire géante dans le Sud tunisien qui pourrait profiter de ce début d'infrastrucure transméditerranéenne. Mais rien n'est encore fait.

A l'ouest de la Méditerranée, le Maroc et l’Espagne sont reliés par une interconnexion électrique sous-marine depuis 1997. Les câbles vont de la station électrique de Tarifa, en Espagne, jusqu’à la station de Fardioua du côté marocain, à travers le détroit de Gibraltar.

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