Egypte : ElBaradei empêché de participer au référendum
A son arrivée au bureau de vote du quartier de Moqqatam, à l'est du Caire, Mohamed ElBaradei a été bousculé par des centaines de militants islamistes.
Les manifestants ont scandé "On ne veut pas de toi" et ont jeté des pierres, de l'eau et des chaussures dans sa direction. L'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a alors été contraint de rentrer dans sa voiture, qui a été la cible de jets de pierres.
Le référendum suscite des réactions passionnelles. Depuis ce matin, les Egyptiens du Caire et de province se sont massivement rendus aux urnes. Quel que soit le bord politique, le scrutin est unanimement considéré comme une conquête démocratique après des décennies d'élections marquées par la fraude et l'abstention.
Le chef égyptien de la Ligue arabe Amr Moussa, à l'ambition présidentielle affichée, s'est réjoui de cette participation. "Peu importe que les gens votent oui ou non. Ce qui est important, c'est que les électeurs se déplacent. Nous avons besoin d'une nouvelle Egypte", a-t-il déclaré, alors qu'il s'oppose à la réforme proposée.
"C'est un jour de joie. Avant on avait des résultats préparés d'avance,
maintenant personne ne peut pronostiquer le résultat", a quant à lui déclaré le guide des Frères musulmans, Mohamed Badie. Il a assuré que son mouvement, favorable à la réforme, accepterait le verdict des urnes quel qu'il soit.
Limitation des mandats présidentiels
Les principales modifications proposées par la réforme concernent les mandats présidentiels, qui doivent être limités à deux mandats maximum de quatre ans chacun (contre des mandats de six ans illimités actuellement) et l'assouplissement des conditions de candidature à la magistrature suprême.
Les amendements ont été préparés par une commission de juristes nommée par l'armée, qui gère le pays depuis la démission de Hosni Moubarak sous la pression de la rue. L'armée a promis le retour à un pouvoir civil démocratiquement élu.
Si la révision l'emporte, l'armée prévoit d'organiser rapidement des élections législatives et présidentielle, en principe sous six mois. En cas de rejet de la réforme, les militaires ont annoncé qu'ils feraient une "déclaration constitutionnelle limitée" pour organiser la suite de
la transition vers la démocratie.
Quelque 45 millions d'électeurs sont appelés à voter jusqu'à 19 heures (17 heures GMT). Les résultats doivent être annoncés demain.
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