Egypte : au moins 6 personnes arrêtées pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel, symbole LGBT
Les individus interpellés doivent répondre aux chefs d'accusations d'"indécence publique" et "incitation des jeunes à l'immoralité".
Ils assistaient à un concert du groupe libanais Mashrou'Leila, vendredi, quand ils ont brandi un drapeau arc-en-ciel. Trois jours plus tard, lundi 25 septembre, au moins six personnes ont été arrêtées au Caire (Egypte), accusées d"indécence publique" et d'"incitation des jeunes à l'immoralité", selon des sources sécuritaires et judiciaires égyptiennes.
Selon une source judiciaire, les investigations sur cette affaire ont été confiées au parquet national égyptien pour la sécurité d'Etat.
Mashrou'Leila désormais interdit en Egypte
L'affaire du drapeau arc-en-ciel, symbole mondial de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT), brandi lors du concert de Mashrou'Leila, a provoqué une vive polémique ces derniers jours à travers les médias et sur les réseaux sociaux, entre les conservateurs et défenseurs des libertés individuelles.
Groupe arabophone le plus connu à travers le monde, Mashrou'Leila ne sera pas autorisé à se produire de nouveau en Egypte, a annoncé le très conservateur Syndicat des musiciens égyptien. En juin, la Jordanie avait également interdit à Mashrou'Leila de donner leur concert qui était prévu dans la capitale Amman à la suite de protestations de parlementaires conservateurs. Hamed Sinno, leader du groupe libanais et ouvertement gay, est connu pour son engagement en faveur de la communauté LGBT.
L'homosexualité autorisée, les gays traqués
Si la législation pénale n'interdit pas l'homosexualité en Egypte, les hommes gays sont parfois arrêtés pour "incitation à la débauche" ou encore "mépris de la religion". Ainsi, en 2001, l'affaire dite du "Queen Boat" avait défrayé la chronique : 52 personnes avaient été arrêtées par la police dans un club gay.
Plus récemment, en avril 2016, 11 hommes avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à douze ans de réclusion pour "incitation à la débauche", provoquant l'indignation des chancelleries occidentales. La célèbre application de rencontre gays Grindr est également utilisée par la police en Egypte pour traquer les homosexuels.
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