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Egypte. Les islamistes au pouvoir jouent l'apaisement

Le président Mohammed Morsi a accepté lundi soir un compromis proposé par les juges concernant le décret élargissant ses pouvoirs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des proches de l'activiste mort durant la nuit, après des affrontements au Caire, prennent part à ses funérailles le 26 novembre 2012 près de la place Tahrir. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

EGYPTE - Ils acceptent le compromis des juges et renoncent à manifester. Les islamistes au pouvoir en Egypte ont tenté lundi 26 novembre d'apaiser les tensions provoquées par la publication d'un décret élargissant les pouvoirs du président Mohammed Morsi.

A l'issue d'une réunion de crise avec le Conseil suprême de la magistrature, Mohammed Morsi a accepté lundi un compromis proposé par les juges qui prévoit de réduire la portée de ce décret. Ce dernier empêche toute contestation des décisions présidentielles dans l'attente de l'élection d'un nouveau parlement. Le chef de l'Etat, issu des Frères musulmans, a accepté que seules ses décisions relatives aux "domaines de souveraineté" ne puissent pas faire l'objet de recours en justice.

Dans un geste apparent d'apaisement, les Frères musulmans ont décidé lundi soir de reporter leur rassemblement prévu mardi pour éviter toute violence avec l'opposition. Cette décision concerne aussi le parti salafiste al Nour.
 
L'opposition maintient ses appels à la manifestation

Les adversaires du chef de l'Etat, qui pour certains campent depuis vendredi sur la place Tahrir au Caire, exigent l'abrogation pure et simple du texte et ont appelé à manifester mardi. Pour eux, le décret révèle les tendances autocratiques d'un apparatchik des Frères musulmans qui avait été jeté en prison sous l'ère Moubarak. Le chef de file de la gauche égyptienne, Hamdeen Sabahy, a prévenu de son côté que les manifestations se poursuivraient jusqu'au retrait du décret. La place Tahrir doit devenir le symbole d'une Egypte "qui n'acceptera pas un nouveau dictateur parce qu'elle a renversé le précédent", a-t-il déclaré.

La publication de ce décret jeudi a suscité une vague de protestation dans les rangs des libéraux, des laïcs, des organisations de gauche et au sein de l'appareil judiciaire. Une personne - un membre des Frères musulmans - est morte et environ 370 autres ont été blessées dans des manifestations de partisans et d'adversaires du chef de l'Etat depuis jeudi.

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