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L'écrivain égyptien Alaa al-Aswany, poursuivi par le pouvoir, contre-attaque et saisit l’ONU

Poursuivi pour "insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires" en Egypte, où il est interdit de publication depuis 5 ans, ce contempteur du régime de Moubarak, puis de Sissi, a décidé de "dénoncer la violation flagrante d'un droit fondamental, celui de penser de dire et d'écrire, de sa liberté d'opinion par les autorités égyptiennes".

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Portrait de Alaa al-Aswani en 2011 (LEONARDO CENDAMO / AFP)

Mondialement connu, Alaa al-Aswani a donc saisi, par le biais de ses avocats, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection de la liberté d'expression des Nations unies "afin de protester contre la censure dont il est victime". L’auteur de L’immeuble Yacoubian (2002 et 2006 en français), écrit à l’époque de Moubarak, et de J’ai couru vers le Nil (2018), qui décrit l’Egypte de la révolution de 2011, vit aujourd’hui aux Etats-Unis.

Si l’écrivain se rendait en Egypte, il serait "arrêté et déféré devant la justice militaire égyptienne pour avoir exercé sa liberté d'expression et d'opinion", indiquent ses avocats François Zimeray, Matthias Fekl et Jessica Finelle. 

 "J'exprime mon opinion et critique tous ceux qui le méritent" 

Né en 1957, Alaa al-Aswany est l'un des écrivains les plus célèbres du monde arabe. Dans le livre L’Immeuble Yacoubian, qui l’a rendu célèbre, il décrivait la vie d’un immeuble du Caire, concentré de la société égyptienne et de ses travers, attaquant notamment les islamistes, mais aussi les causes sociales et politiques qui permettent le développement de cette idéologie.

Dans son dernier livre, J’ai couru vers le Nil, il se fait le témoin de la révolution de 2011 à laquelle il a participé, s’en prenant aux militaires, aux islamistes et à toutes les hypocrisies, sexuelles notamment, d’une société totalement bloquée. "Les accusations portées contre Alaa al-Aswany s’appuient sur ses chroniques publiées dans Deutsche Welle Arabic et sur son dernier roman J’ai couru vers le Nil qui raconte les événements de la révolution de 2011", avait précisé son éditeur français Actes Sud.

"Mon seul crime est d'être un écrivain, que j'exprime mon opinion et critique tous ceux qui le méritent, même s'il s'agit de M.Sissi lui-même", avait-il affirmé en mars dernier.

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