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L’Egypte espère développer l'écotourisme grâce à la restauration de Shali dans l'oasis de Siwa
Publié le 20/11/2020 09:36
Mis à jour le 20/11/2020 09:36
Temps de lecture : 1min
Shali est un impressionnant village du XIIIe siècle. Il a été érigé par les populations berbères installées à Siwa pour parer aux invasions bédouines.
Le 6 novembre 2020, la citadelle, monument phare de Shali ("Chez moi" en langue siwi) a été inaugurée après avoir été restaurée. Les autorités égyptiennes, qui veulent diversifier le tourisme vers de nouvelles régions et développer l’écotourisme, ont décidé en 2018 de restaurer certains bâtiments de ce village situé dans l’oasis de Siwa, à 750 km à l'ouest du Caire. Certaines voix critiquent cette initiative car elles considèrent que d’autres actions sont plus urgentes à mettre en place.
8 photos de Khaled Desouki datées du 5 et 6 novembre 2020 illustrent ce propos.
En 1926, trois jours de pluies diluviennes, rarissimes dans la région, ont ravagé Shali. La citadelle bâtie en karchif, un mélange d'argile ocre brun, de sel et de pierre opérant comme un isolant naturel dans une région où le climat peut être extrême, tomba alors en décrépitude. Les habitants abandonnèrent la cité. Il a fallu attendre 1984 et la construction de la route reliant Siwa au littoral méditerranéen et à la ville de Marsa Matrouh, capitale de l'Ouest, pour que Shali commence à intéresser les touristes. (KHALED DESOUKI / AFP)
En 2017, le gouverneur de Marsa Matrouh a déclaré vouloir mettre en valeur cette destination, enregistrée comme réserve naturelle depuis 2002. L’année suivante, un projet de restauration a été lancé, financé par l’Union européenne et mené par l'entreprise cairote Environmental Quality International (EQI) sous l'égide du gouvernement. Aujourd’hui, selon un communiqué du ministère des Antiquités et des donateurs, Le Caire veut que l’oasis devienne une "destination de l'écotourisme" mondial. (KHALED DESOUKI / AFP)
Depuis une dizaine d’années, le nombre annuel de visiteurs étrangers a beaucoup chuté, selon Mehdi al-Howeiti, directeur de l'office du tourisme local. Située à 50 km de la Libye, en proie à la guerre civile, Siwa a pâti des troubles politiques et sécuritaires secouant la région depuis 2011. La crise du coronavirus contribue aussi à freiner son activité touristique. (KHALED DESOUKI / AFP)
Mais dotée de palmeraies, de lacs de sel et de vestiges antiques, l'oasis où vivent 30 000 personnes constitue un modèle de tourisme alternatif qui contraste avec les stations balnéaires de la mer Rouge à l’Est et les grandes étapes des croisières nilotiques (Louxor, Assouan) conçues pour un tourisme de masse, explique l’AFP. (KHALED DESOUKI / AFP)
Si pour construire les habitats au sein de l'oasis, le karchif a été abandonné au fil des ans, au profit du béton et du gypse blanc moins friables, ce n’est pas le cas pour la majorité des hôtels. Baptisés "écolodges", possédant des jardins potagers luxuriants, ils ont misé sur le respect de l'environnement et utilisé ce matériau pour leur façade. La citadelle de Shali a aussi bénéficié de ce matériau, érigé en symbole de développement durable. (KHALED DESOUKI / AFP)
"La restauration va nous profiter et amener des touristes (...). Aujourd'hui, je propose mes produits à l'intérieur de Shali", se réjouit un artisan qui vend des objets art à l'entrée de la forteresse. Car, outre la reconstruction d'une partie du dédale et des remparts, le projet mené par EQI comprend la mise à disposition pour les artisans d'une petite zone commerciale où vendre leurs productions, calquée sur les marchés traditionnels siwi. Il s'agit de "ramener les habitants de Siwa à leurs origines tout en leur offrant des possibilités d'emploi" et des services, explique à l’AFP Inès al-Moudariss, chargée du projet chez EQI. (KHALED DESOUKI / AFP)
Certains reprochent toutefois au projet de restauration de la citadelle d'être éloigné des préoccupations de la population. "Aucun Siwi ne se rend à Shali. On y est attaché, mais de loin, comme à un paysage", affirme M. Howeiti, le directeur de l'office du tourisme local, pour qui il y a d'"autres priorités", dont la rénovation des routes ou le traitement des eaux usées agricoles qui menacent la culture de l'olivier et du palmier-dattier, autres piliers de l'économie locale. (KHALED DESOUKI / AFP)
Fier de ce projet "essentiel", le ministre des Antiquités et du Tourisme Khaled al-Enany reconnaît pourtant l'urgence de relier Siwa au reste du monde. "Nous avons besoin de travailler sur les infrastructures de la région, l'aéroport et les routes surtout", déclare-t-il. Longue de 305 km, la route principale est "délabrée depuis une quinzaine d'années", causant souvent des accidents mortels, confirme M. Howeiti. L'usage de l'aéroport de Siwa est, lui, restreint aux militaires. "La citadelle n'était pas en danger de s'effondrer. A mon sens, il aurait mieux valu la laisser telle quelle. (...) Ces ruines ont une histoire", renchérit-il. (KHALED DESOUKI / AFP)
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