Enquête de la CPI sur le carnage du stade de Conakry
Au moins 157 personnes avaient été tuées et quelque 1.200 autres blessées lorsque les forces de sécurité ont fait irruption dans le grand stade de la ville, le 28 septembre, tirant sur les dizaines de milliers d'opposants réunis pour réclamer le départ du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef de la junte qui a pris le pouvoir en Guinée en décembre dernier.
"D'après les informations que nous avons reçues, d'après les photos que nous avons pu voir, des femmes ont subi des abus ou autres brutalités sur la pelouse du stade de Conakry de la part, apparemment, d'hommes en uniforme", précisent les services de Luis Moreno-Ocampo, procureur en chef auprès de la Cour. "C'est écoeurant, inacceptable. Cela ne doit plus jamais se reproduire. Les responsables de ces actes doivent rendre des comptes", ajoutent-ils.
Le carnage de Conakry a soulevé une vague d'indignation dans le monde : la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé la junte militaire à quitter le pouvoir, la France a pour sa part annoncé la rupture de sa coopération militaire avec son ancienne colonie.
Le commissaire européen au Développpement et à l'Aide humanitaire, Karel de Gucht, a estimé pour sa part que le capitaine Camara devrait être jugé pour "crimes contre l'humanité". L'Union africaine a de son côté donné à Camara jusqu'à la mi-octobre, c'est-à-dire cette semaine, pour confirmer qu'il renonce à se présenter aux élections présidentielles qu'il a promis d'organiser le 31 janvier, menaçant son régime de sanctions s'il n'obtempère pas.
Se défendant de toute implication dans les violences du 28 septembre, le capitaine Camara les a imputées à des "éléments incontrôlés" de l'armée guinéenne.
- Le Quai d'Orsay recommande aux Français résidant en Guinée de quitter le pays. Quelque 2.500 ressortissants français y sont installés.
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