Cet article date de plus de sept ans.
Après d'autres pays africains, le Bénin supprime à son tour les sacs plastique
Pendant que la planète se réchauffe inéluctablement, quelques progrès environnementaux ont lieu ici et là. C'est ainsi que le Bénin vient de décider, après d'autres pays africains, d'interdire les sacs plastique.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La loi portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets en plastiques non biodégradables en République du Bénin a été adoptée le 3 novembre 2017 par l’Assemblée nationale. Un vote acquis à l'unanimité. Et la loi se veut sévère puisqu'elle affirme, selon le site béninois oboubey.wordpress.com, que «toute personne qui jette un sachet en plastique par-dessus bord des véhicules et dans la rue est punie d’une amende allant de 5 à 100.000 francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de trois mois à six mois».
La loi votée par le parlement béninois devrait modifier le quotidient des habitants. «Je suis conscient de ce que cette loi viendra bouleverser les habitudes des Béninois, mais il faut que nous en arrivions à cela, car c’est une question de santé publique. Cela rentre dans le cadre du sens du bien-être des populations. De plus, pour pallier à ces sachets dangereux pour la santé, nous avons des alternatives. Nous pouvons servir dans du papier pour les commerçantes de beignets et autres, dans des sachets biodégradables qui sont disponibles. Pour nous, consommateurs, nous devons toujours avoir le réflexe d’avoir sur soi un sac pour d’éventuels achats. Ce faisant, les habitudes pourront changer pour le bonheur de tous», explique Eric Houessou, président de l’Association béninoise pour la défense des consommateurs (ABDCo) dans lanouvelletribune.info.
La loi, qui doit encore être promulguée, prévoit une période d'adaptation. Comme dans de nombreux pays, la pollution par les sacs plastique était très sensible et très visible. «Les caniveaux sont remplis de sachets en plastique non biodégradables, ce qui empêche l’eau de pénétrer le sol, et cela conduit à des stationnements d’eau sur une longue durée parfois même à l’inondation. Au niveau du grand marché Dantokpa, le sachet plastique non biodégradable inonde de part et d’autre le lac Nokoué. Ce phénomène touche directement l’écosystème aquatique et la biodiversité aquatique. Les poissons consomment ce déchet avec tous ses éléments toxiques, certains survivent d’autres meurent, d’autres s’éloignent de ce milieu. D’où la disparition de certaines espèces», note oboubey.wordpress.
#Environnement Le Bénin face à la pollution plastique https://t.co/hJLhkjSMsm pic.twitter.com/qr6A4piMB9
— National Geographic (@NatGeoFrance) October 18, 2017
Un combat lancé par la société civile
Le constat de la pollution avait été fait par la société civile. Une pétition avait recueilli des milliers de signatures. «400 ans. C'est le temps moyen de décomposition d’un sac plastique. Alors quand on sait qu’au marché de Cotonou, capitale béninoise, les commerçants utilisent deux sachets pour emballer un seul aliment, il y a de quoi s’alarmer. Le phénomène s'est généralisé à tout le pays et s'est surtout banalisé dans une grande partie des activités commerçantes. Les citoyens voient ce déchet toxique polluer leurs rues et leurs quartiers», rappelait le National Geographic.
Le Bénin n'est pas le premier pays à interdire le sac plastique. Plusieurs pays comme le Kenya, le Sénégal, le Gabon, le Cameroun, le Togo, le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Rwanda ou le Maroc ont d’ores et déjà interdit la production et l’importation de ces sacs. «Le Rwanda fait figure de bon élève en la matière. Là-bas, on vous débarrasse de vos sacs en plastique dès votre arrivée à l’aéroport de Kigali en échange de sacs en papier. Les autorités ont par ailleurs mis en place plus de 60 compagnies chargées de la collecte et du transport des déchets dans la capitale. Le tout sous la supervision de l’agence rwandaise de régulation qui fixe le prix à payer par chaque foyer dans les quartiers. Et ça marche», rappelait Géopolis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.