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Au Maroc, l'opération «Zéro Mika» vise à éradiquer les sacs en plastique

Au Maroc la lutte contre les sacs plastique continue. Depuis leur interdiction en juillet 2016, le gouvernement mène une opération «zéro Mika» , nom donné aux sacs plastique au Maroc. Cette interdiction s’inscrit dans la politique environnementale voulue par le royaume.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Campagne contre les sacs plastique au Maroc «zéro Mika». L'image met en avant des solutions alternatives aux sacs en plastique (appelés couramment Mika au Maroc). (DR)

La secrétaire d'État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi a indiqué le 8 août à Rabat devant le parlement que son département multiplie les actions d'appui à l’interdiction des sacs en plastique. 

Cela fait suite à l’entrée en vigueur en juillet 2016 de la loi portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en matières plastique. A la place, le pays a décidé la promotion des sacs en toile, une alternative écologiquement viable.

25 milliards de sacs plastique
Il est vrai que ces sacs dits à usage unique étaient un véritable fléau dans un pays où le ramassage et la gestion des déchets ne sont pas au même niveau que dans les grandes capitales européennes. «Les ménages marocains consomment environ 25 milliards par an. Sauf qu’après utilisation, ils finissent dans la nature, faute d’une filière de récupération et de recyclage. Conséquence: des océans à perte de vue de sacs en plastique dont la durée de vie est estimée à près de quatre siècles et donc un impact désastreux sur l’environnement», notait le journal marocain l'Economiste.

Consommation de sacs plastique. Le Maroc était un consommateur record. (www.leconomiste.com)


Depuis la décision politique, le pouvoir multiplie les opérations pour éradiquer ces sacs et développer des alternatives. Aujourd’hui, quelque 57 entreprises produisent de nouveaux contenants avec une capacité annuelle d'un milliard de sacs tissés, de 1,8 milliard de sacs non tissés, de 8 milliards de sacs en papier et de 1.000 tonnes de produits de thermoformage, se félicite le ministère de l’industrie, de l’investissement.



Changement de comportement
A en croire les autorités, la mesure est appliquée avec fermeté : «le ministère indique que depuis le 1er juillet 2016, 2.445 opérations de contrôle ont été menées au niveau des unités industrielles et 430.529 opérations de sensibilisation et de contrôle ont été effectuées au niveau des points de vente. Selon la même source, 11.142 infractions ont été relevées et 1.800 PV transmis au parquet. Ces opérations de contrôle ont donné lieu à la saisie de 456 tonnes de sacs interdits».

Un an après l'entrée en vigueur, le ministère s'estime satisfait.  «Un bilan pour le moins encourageant», affirme-t-il , se félicitant qu'«une nouvelle culture s’installe au Maroc». «On observe un changement de comportement auprès des citoyens. Les gens commencent peu à peu à prendre de nouvelles habitudes, notamment dans les grandes villes et les grandes surfaces. Ils sont de plus en plus nombreux à ramener eux-mêmes leurs propres sacs en toile», se réjouit Lotfi Chraibi, président de l’Amed (Association marocaine pour un environnement durable). «D’autres ramènent carrément leurs grands paniers, comme il était de coutume de le faire autrefois, il y a très longtemps», s’amuse-t-il.
 

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