Au Maroc, l'opération «Zéro Mika» vise à éradiquer les sacs en plastique
La secrétaire d'État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi a indiqué le 8 août à Rabat devant le parlement que son département multiplie les actions d'appui à l’interdiction des sacs en plastique.
Cela fait suite à l’entrée en vigueur en juillet 2016 de la loi portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en matières plastique. A la place, le pays a décidé la promotion des sacs en toile, une alternative écologiquement viable.
25 milliards de sacs plastique
Il est vrai que ces sacs dits à usage unique étaient un véritable fléau dans un pays où le ramassage et la gestion des déchets ne sont pas au même niveau que dans les grandes capitales européennes. «Les ménages marocains consomment environ 25 milliards par an. Sauf qu’après utilisation, ils finissent dans la nature, faute d’une filière de récupération et de recyclage. Conséquence: des océans à perte de vue de sacs en plastique dont la durée de vie est estimée à près de quatre siècles et donc un impact désastreux sur l’environnement», notait le journal marocain l'Economiste.
Depuis la décision politique, le pouvoir multiplie les opérations pour éradiquer ces sacs et développer des alternatives. Aujourd’hui, quelque 57 entreprises produisent de nouveaux contenants avec une capacité annuelle d'un milliard de sacs tissés, de 1,8 milliard de sacs non tissés, de 8 milliards de sacs en papier et de 1.000 tonnes de produits de thermoformage, se félicite le ministère de l’industrie, de l’investissement.
Changement de comportement
Un an après l'entrée en vigueur, le ministère s'estime satisfait. «Un bilan pour le moins encourageant», affirme-t-il , se félicitant qu'«une nouvelle culture s’installe au Maroc». «On observe un changement de comportement auprès des citoyens. Les gens commencent peu à peu à prendre de nouvelles habitudes, notamment dans les grandes villes et les grandes surfaces. Ils sont de plus en plus nombreux à ramener eux-mêmes leurs propres sacs en toile», se réjouit Lotfi Chraibi, président de l’Amed (Association marocaine pour un environnement durable). «D’autres ramènent carrément leurs grands paniers, comme il était de coutume de le faire autrefois, il y a très longtemps», s’amuse-t-il.
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