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Côte d’Ivoire : "L'humanité à la croisée des chemins" selon la COP15, Conférence sur la désertification et la dégradation des terres, qui se tient à Abidjan

"40% des terres dans le monde sont aujourd’hui dégradées", affirme "Drought in Numbers", le rapport de la Convention des Nations unies sur la désertification paru le 11 mai 2022. 

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Le président de la Côte d'Ivoire Alassane Ouattara et la secrétaire adjointe des Nations unies Amina J.Mohammed à l'ouverture de la conférence sur la désertification (COP15) à Abidjan, le 9 mai 2022. (CYRILLE BAH / ANADOLU AGENCY)

"Plus aucun pays n'est à l'abri de la sécheresse, nous vivrons de plus en plus dans des régions connaissant des pénuries d'eau", affirme le rapport Drought in Numbers (lien en anglais) publié le 11 mai 2022 par la Convention des Nations unies sur la désertification (CNULCD)Un rapport qui doit nourrir les débats de la Conférence (COP15) contre la désertification et la dégradation des terres qui a débuté le 9 mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Urgence climatique

Alors que "40% des terres dans le monde sont aujourd'hui dégradés", il s'agit de "répondre à l’urgence climatique (et) d'agir concrètement face à la dégradation rapide des terres", affirme le rapport de la CNULCD selon lequel "partout dans le monde, les terres s'assèchent, les sols perdent en fertilité et se transforment en poussière". En 2022, 2,3 milliards de personnes sont confrontées au stress hydrique.

"Notre sommet se tient dans un contexte d'urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse", a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara en ouverture de la COP15.

"La Conférence portera une attention particulière à la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, la pérennité de l'utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et la lutte contre l'augmentation des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt."

Le rapport de la CNULCD

Communiqué

Sécheresse en nombre

De 1998 à 2017, les sécheresses ont causé des pertes économiques mondiales d'environ 124 milliards de dollars. D'ici à 2030, on estime que 700 millions de personnes risquent d'être déplacées par le phénomène.

"Nous sommes à la croisée des chemins, déclare Ibrahim Thiaw, secrétaire de la CNULCD. Nous devons nous diriger vers les solutions plutôt que de continuer avec des actions destructrices. Et ne plus croire qu'un changement à la marge peut guérir une défaillance systémique." Et d'ajouter : "L'une des solutions les plus complètes est la restauration des terres, c’est-à-dire rétablir des cycles de l'eau et s’attaquer à la perte de fertilité des sols. Nous devons mieux construire et reconstruire nos paysages, en imitant la nature autant que possible et en créant des systèmes écologiques fonctionnels." 

La Grande muraille verte

Cela passe notamment par des techniques de gestion agricole durables et efficaces qui produisent plus de nourriture sur moins de terres et avec moins d'eau.

A l’ouverture de la conférence, Alassane Ouattara a présenté un grand programme visant à mobiliser 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour restaurer "les écosystèmes forestiers dégradés en Côte d'Ivoire" et promouvoir "des approches de gestion durable des sols".

Comme de nombreux pays africains, la Côte d'Ivoire est concernée au premier chef par la désertification : sa surface forestière a diminué de 80% depuis 1900, de 16 millions d'hectares à 2,9 millions en 2021.

La question de la Grande muraille verte, qui vise à restaurer cent millions d'hectares de terres arides en Afrique d'ici à 2030 sur une bande de 8 000 kilomètres allant du Sénégal à Djibouti, devrait être abordée au cours des travaux qui se terminent le 20 mai.

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