L’Afrique devrait produire trois fois plus de déchets d’ici 2050
«L’Afrique subsaharienne a généré 174 millions de tonnes de déchets en 2016, avec un taux de 0,46 kilogramme par habitant et par jour. C'est la région dont la croissance est la plus rapide, les déchets devraient presque tripler d'ici 2050. Mais pour l’instant, ces déchets sont esssentiellement organiques», souligne la Banque mondiale (BM) dans un rapport inquiétant sur la production de déchets dans le monde.
Cette croissance des rejets en tout genre ne va pas sans poser des problèmes. «La mauvaise gestion des déchets nuit à la santé humaine et à l'environnement, ce qui s'ajoute au problème du climat», a commenté Laura Tuck, vice-présidente chargée du développement durable à la Banque mondiale. «Malheureusement, ce sont souvent les plus pauvres de la société qui subissent l'impact d'une gestion inadéquate des déchets», souligne-t-elle.
La Banque mondiale s'inquiète particulièrement de la mauvaise gestion du plastique, particulièrement problématique puisque cette matière peut avoir un impact sur les écosystèmes pendant des centaines voire des milliers d'années. En 2016, le monde a généré 242 millions de tonnes de déchets plastiques, soit 12% du total des déchets solides.
Le rapport de la Banque mondiale souligne le coût important du traitement et du recyclage des ordures. Il constate qu'en Afrique «les déchets sont principalement déversés à ciel ouvert», même si la situation s'améliore lentement. Le rapport de l'institution internationale note que «les modèles de consommation traditionnels de la région évoluent vers des produits plus emballés et électroniques. Une augmentation des importations conduit également à de plus grandes quantités d'emballages».
Or, dans l'Afrique sub-saharienne, «69% des déchets sont déversés à ciel ouvert et souvent brûlés. Quelque 24% des déchets sont éliminés sous une forme quelconque et environ 7% des déchets sont recyclés ou récupérés».
Dans son texte, la Banque mondiale analyse les difficultés que peuvent rencontrer les Etats (ou les villes) pour gérer les ordures et tente de fournir des pistes pour gérer cette situation, qu'elles soient fiscales, institutionnelles ou politiques.
Si le rapport alarme efficacement du danger de cette progression des rejets de toute nature, il ne traite guère le sujet des causes de cette progression (suremballages, production de plastique, nourriture industrielle, absence de consignes...).
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