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Le Kenya interdit les sacs en plastique et impose des amendes de 32.000 euros
Le Kenya interdit l'utilisation, la fabrication et l'importation de sacs en plastique dans le but de lutter contre la pollution. En cas d'infraction, le contrevenant encourt une peine de quatre ans de prison ou une amende de 32.000 euros.
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Entrée en vigueur lundi 28 août 2017, l'interdiction vise principalement les sacs distribués par les commerçants, mais ne concerne ni les biens emballés dans du plastique, ni les sacs spécifiques utilisés pour les ordures. La Haute Cour a rejeté une plainte des importateurs de sacs en plastique, qui arguaient d'une importante perte d'emplois.
Des dizaines d'autres pays ont déjà interdit ou limité l'usage des sacs en plastique. Ainsi, depuis leur interdiction en juillet 2016, le gouvernement marocain mène une opération «zéro Mika», nom donné aux sacs plastique au Maroc.
Cependant, la loi kényane semble particulièrement sévère pour les délits les plus graves, avec des amendes pouvant aller jusqu'à 32.000 euros et des peines de prison de 4 ans maximum.
100 millions de sacs
Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), les supermarchés kényans distribuent jusqu'à 100 millions de sacs en plastique par an. Le directeur du PNUE, Erik Solheim, a dès lors qualifié l'interdiction d'«étape gigantesque» en vue de mettre un terme à la pollution provoquée par le plastique.
L'interdiction avait été annoncée six mois plus tôt afin de laisser aux consommateurs et commerçants le temps de s'adapter à la législation à venir. L'Agence kényane de gestion de l'environnement (NEMA) avait à cet effet publié des annonces dans les principaux journaux afin de l'expliciter.
Pollution et sacs en plastique : le Kenya applique aussi le "zéro mika" https://t.co/blnF4WBgvN #Maroc tel qu'il est
— TelQuel (@TelQuel) August 29, 2017
Sacs écologiques
L'entrée en vigueur a perturbé les opérations de certains supermarchés dans un pays où ces sacs jonchent souvent les bas-côtés, se retrouvent régulièrement bloqués dans les branches des arbres, obstruent certaines voies d'égout, sont parfois ingérés par le bétail, et polluent les cours d'eau et l'océan Indien.
De longues files se sont formées aux caisses et de nombreux clients ont été obligés d'emporter leurs courses dans les bras ou dans des caisses en carton, en l'absence de sacs. L'Association des commerçants au détail du Kenya a indiqué que les supermarchés prévoient de commercialiser d'ici peu des sacs écologiques et réutilisables à prix modique.
Support #PlasticBanKe for a better Kenya and better planet!
— Erik Solheim (@ErikSolheim) August 28, 2017
Look at where this waste ends up, and make the change! pic.twitter.com/FxBCGlKhh0
Pots de vin
Le Kenya avait déjà tenté deux fois pendant la décennie écoulée d'interdire les sacs en plastique, en vain. Mais la mesure semble cette fois bénéficier d'un large soutien, tant le problème de la pollution au plastique est devenu visible.
Quelques Kényans se sont toutefois plaints sur les réseaux sociaux, affirmant que des policiers arrêtent certaines voitures dans le centre de Nairobi pour vérifier qu'aucun sac en plastique ne s'y trouve et, le cas échéant, demander un pot-de-vin.
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