Ethiopie : Amnesty International accuse des soldats érythréens d'atrocités dans la région du Tigré
Des soldats érythréens ont continué à violer et exécuter des civils au Tigré après la signature d'un accord ayant mis fin au conflit dans cette région du nord de l'Ethiopie, affirme Amnesty international (AI) dans un rapport publié lundi 4 septembre.
Le conflit dans le nord de l'Ethiopie, qui a opposé les autorités rebelles du Tigré au gouvernement fédéral éthiopien, épaulé par des milices des régions voisines de l'Amhara et l'Afar ainsi que par l'armée de l'Erythrée, a été marqué par d'innombrables atrocités imputables à l'ensemble des belligérants.
"Les forces de défense érythréennes (EDF) ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l'humanité" au Tigré "juste avant et juste après la signature" le 2 novembre 2022 de l'accord mettant fin à deux ans de conflit, explique AI, qui en veut pour preuve 49 entretiens réalisés par téléphone avec des survivants, proches de victimes ou témoins
Des femmes retenues et violées pendant plusieurs mois
Autour de la localité de Kokob Tsibah, à environ 20 km de la frontière avec l'Erythrée, des militaires érythréens "ont retenu captives au moins 15 femmes durant près de trois mois dans leur camp", entre le 1er novembre 2022 et le 19 janvier 2023, date à laquelle les forces érythréennes ont quitté la zone, selon l'ONG.
"Durant leur captivité, ces femmes ont été violées de façon répétée par des membres des EDF, dans des conditions assimilables à de l'esclavage sexuel. Elles ont également subi des violences physiques et psychologiques et été privées de nourriture, d'eau et de soins", détaille Amnesty, qui affirme par ailleurs que les forces érythréennes ont sommairement exécuté plus de 40 civils au total dans et autour des localités de Kobob Tsibah et de Mariam Shewito, à une centaine de km plus à l'ouest et à une soixantaine de km de la frontière érythréenne.
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