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Ethiopie: des réfugiés érythréens rêvent de devenir cyclistes professionnels
Animés par une passion commune, de jeunes Érythréens réfugiés en Ethiopie, ont formé une équipe de cyclistes. Ils s’entraînent régulièrement avec l’espoir de participer un jour à une compétition de haut niveau.
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«Le cyclisme est une partie essentielle de ma vie. Je me sens heureux et détendu et je ne pense à rien d’autre lorsque je suis sur mon vélo», témoigne Filmon sur le site du Haut Commisssariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Le jeune homme de 24 ans a quitté son pays l’Erythrée en 2015 pour se réfugier en Ethiopie où il a vécu dans un camp dans la région de Tigray (nord).
D’un camp de réfugié vers Addis Abeba
Filmon fait partie de ces milliers de jeunes ayant fui le régime autoritaire d’Asmara. Depuis 2000, l’Ethiopie a accueilli près de 170 000 réfugiés érythréens. Des migrants qui ne sont pas obligés de rester cantonnés dans des camps et qui ont la possibilité de travailler. C’est ainsi que Filmon décide de tenter l’aventure dans la capitale Addis Abeba.
Une équipe d’amis d’enfance
En cherchant un emploi, Filmon retrouve par hasard des amis d’enfance qui, comme lui, ont fui l’Erythrée. Partageant la même passion, ils décident de renouer avec leur sport favori et de former une équipe de cyclistes. Les six réfugiés manquent de moyens mais pas de détermination. Avec de vieux vélos, ils s’entraînent trois fois par semaine pendant des heures. L’Erythrée a une vraie culture du cyclisme héritée de l’Italie lors de la colonisation du pays. «L'Italie a introduit le vélo en 1920. Depuis lors, le deux-roues fait partie de notre culture et de notre vie. Erythrée et vélo sont indissociables», affirmait le commissaire aux Sports du pays, Zemede Tekle cité par l'AFP.
«Nous partageons tout»
Les jeunes Erythréens motivés sont entraînés par un compatriote, un ancien cycliste professionnel réfugié lui aussi en Ethiopie. « Cette équipe est devenue ma famille. Nous partageons tout, y compris l’argent pour régler nos problèmes financiers», raconte le coach Daniel au HCR.
Les jeunes sportifs peuvent compter aussi sur le soutien des Ethiopiens qui les encouragent quand ils les voient sillonner en équipe les rues de la capitale.
En pédalant, ils rêvent de pouvoir un jour représenter leur pays dans une compétition internationale.
«En tant que réfugié, il est difficile de participer à ces compétitions parce que nous ne pouvons représenter ni l’Erythrée ni l’Ethiopie», affirme Filmon qui ne veut pas arrêter de rêver.
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