Ethiopie : une frappe aérienne tue plusieurs enfants dans la région rebelle du Tigré, la communauté internationale s'inquiète de la reprise du conflit
Les combats avaient repris depuis mercredi dans cette région du nord du pays, après cinq mois de trève.
Au moins quatre personnes, dont deux enfants, ont été tuées, vendredi 26 août, dans une frappe aérienne de l'armée éthiopienne sur Mekele, capitale de la région rebelle du Tigré, deux jours après la reprise des hostilités. Samedi, la directrice du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Catherine Russel, a accusé l'Ethiopie d'avoir "touché un jardin d'enfants".
L'Unicef est la première organisation internationale à confirmer ce qu'affirment les rebelles, selon lesquels un avion a "largué des bombes sur une zone résidentielle et un jardin d'enfants à Mekele". Le gouvernement éthiopien avait répondu que son aviation ne visait que "des sites militaires" et accusé les rebelles de mise en scène.
Le bilan est incertain. Un responsable du plus grand hôpital de Mekele a déclaré à l'AFP avoir reçu quatre morts, dont deux enfants, et neuf blessés. La télévision officielle du Tigré a de son côté affirmé que "sept civils dont trois enfants" avaient été tués.
Le nord de l'Ethiopie est inaccessible aux journalistes, rendant impossible toute vérification indépendante de cette frappe et de son bilan. L'AFP affirme ne pas avoir pu joindre de responsable au Tigré samedi pour préciser le bilan de la télévision officielle, car le réseau mobile et internet y est également aléatoire.
La communauté internationale inquiète
Cette frappe marque une escalade brutale après la reprise mercredi des combats entre forces gouvernementales et rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a mis fin à cinq mois de trêve. Avant ce bombardement, les combats étaient restés cantonnés à deux zones du sud-est de la région.
Vendredi, le gouvernement fédéral éthiopien a annoncé dans un communiqué que, même s'il restait "entièrement disposé" à discuter sans condition avec les rebelles, il entendait "mener des actions ciblant les forces militaires (...) opposées à la paix". Il a appelé la population vivant au Tigré "à se tenir loin des zones où se trouvent l'équipement militaire et les structures d'entraînement" rebelles.
La reprise des combats inquiète la communauté internationale. Dès mercredi, de nombreux pays et organisations internationales, ONU, Etats-Unis et Union européenne en tête, ont appelé à la fin des hostilités et à une résolution pacifique du conflit qui dure depuis novembre 2020.
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