Gabon : l'état de siège envisagé à Port-Gentil
Pour la première fois ce dimanche, les autorités gabonaises ont confirmé la mort de trois personnes dans les violences post-électorales des derniers jours, menaçant de requérir "l'état de siège" pour mettre fin aux troubles. "Nous n'en sommes pas encore à ce niveau", a cependant indiqué le ministre de l'Intérieur et de la Défense, Jean-François Ndongou. "L'état de siège, c'est grave, il y a une interdiction de se déplacer sans une autorisation spéciale", a-t-il expliqué devant les notables de la ville. "Mais de ce que j'ai vu, le calme revient progressivement", a-t-il estimé, affirmant s'être rendu sur place "pour rassurer les populations".
Depuis l'annonce, le 3 septembre, de l'élection à la présidence d'Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo, la première ville pétrolière du pays est devenue le théâtre d’émeutes, pillages et incendies. Placée sous couvre-feu de 20h00 à 06H00, la ville en porte encore les stigmates. "Il y a des dizaines de carcasses de voitures brûlées, en ville beaucoup de commerces ont été pillés, des ordures traînent partout dans les rues, la circulation est quasi-nulle, les gendarmes et l’armée sillonnent a ville", rapporte Franck Mathevon, sur place pour France Info. Pour autant, "Port Gentil n’est pas une ville dévastée", précise-t-il et on ne peut pas parler non plus d’exode de la population. "Le principale problème pour la population est de trouver de la nourriture. Il n’y a plus de pain et on a vu tout à l’heure une très longue file d’attente devant la seule boulangerie ouverte de la ville".
La situation sur place est donc toujours très tendue. Mais il n'est pas dit que Port Gentil, actuellement quadrillée par les forces de l'ordre, reste longtemps le bastion d'une rébellion certes réelle mais peu structurée. Quant aux expatriés français qui ont pu rencontrer le Consul, ils ont été invités à reprendre le travail dès ce lundi.
Cécile Mimaut, avec agences
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