Cet article date de plus de dix ans.
Amnesty dénonce la violation systématique des droits de l’Homme en Gambie
Il y a vingt ans, le 22 juillet 1994, Yahya Jammeh arrivait au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat. Cet anniversaire est l’occasion pour Amnesty International de publier un rapport sur les violations des droits de l’Homme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
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«Cela fait exactement 20 ans que la peur règne en Gambie, pays où la liste des victimes de violations des droits humains n'en finit pas de s'allonger», explique Stephen Cockburn, directeur régional adjoint pour l'Afrique de l'Ouest et centrale à Amnesty International.
Selon le rapport publié en juillet 2014, «les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques continuent d'être confrontés en toute impunité à des manœuvres d'intimidation, des actes de harcèlement, des menaces de mort, des arrestations arbitraires, des incarcérations, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que des disparitions forcées. La plupart des organismes de la société civile ou des médias pratiquent l'autocensure, dans un climat de peur omniprésente.»
«Il promet la mort aux homosexuels»
Le 22 juillet, Yahya Jammeh célèbre la Journée de la liberté à Banjul, la capitale. Celui qui est arrivé au pouvoir en promettant la fin de la corruption et de la pauvreté, notamment, est à la tête d’un pays pauvre où la liberté d’expression est systématiquement bafouée.
Mégalomane, «Yahya Jammeh poursuit son chemin, boubou blanc, chapelet et sceptre à la main. Le fou de Kanilaï, comme on le surnomme en Gambie, prétend pouvoir guérir le sida, la stérilité ou l’épilepsie à l’aide de plantes traditionnelles et d’incantations mystiques. Il promet la mort aux homosexuels», explique RFI. D’ailleurs, un projet de loi sera bientôt soumis au Parlement pour renforcer la lutte contre l’homosexualité, qualifiée par le chef de l’Etat de «pratique contre-nature», a annoncé fin juin 2014 l’Agence africaine de presse (APA).
Sur le site de RFI, un défenseur des droits de l’Homme qui est passé par les geôles mises en place par le pouvoir analyse : le chef de l’Etat «réussit à se maintenir parce que la Gambie est une nation très pauvre. La communauté internationale reste silencieuse, tout simplement parce qu'elle n'a aucun intérêt en Gambie : le pays n'a pas de pétrole, pas d'or, pas de café, donc ce qui s’y passe ne l'intéresse pas.»
Les violations des droits de l’Homme sont donc perpétrées dans une impunité quasi-totale, ce que dénonce encore le rapport d’Amnesty : «En 2001, par exemple, la loi (…) relative à l'immunité a accordé au président le pouvoir de mettre les membres des forces de sécurité à l'abri des poursuites pour tout acte commis dans le cadre de l'état d'urgence ou d'un processus visant à réprimer un rassemblement illégal. Plus récemment, en juillet 2013, le gouvernement gambien a adopté la loi (modifiée) relative à l’information et à la communication, en vertu de laquelle les journalistes, les blogueurs et les internautes accusés de "propagation de fausses nouvelles" encourent des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison et des amendes d'un montant pouvant atteindre environ 55.000 euros.»
Dans le même temps, Yahya Jammeh se moque éperdument de ce que peuvent dire des ONG comme Reporters sans Frontières: «Si vous êtes affiliés à des mouvements de défense des droits de l’Homme, je vous préviens que votre sécurité n’est pas garantie. Nous sommes prêts à tuer les saboteurs ! Vous êtes choqués ? Je ne se sacrifierai pas la paix et la sécurité de la Gambie sur l’autel de la liberté d’expression. Si je dois couper des têtes pour nettoyer la société gambienne, je m’exécuterai !»
Selon le rapport publié en juillet 2014, «les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques continuent d'être confrontés en toute impunité à des manœuvres d'intimidation, des actes de harcèlement, des menaces de mort, des arrestations arbitraires, des incarcérations, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que des disparitions forcées. La plupart des organismes de la société civile ou des médias pratiquent l'autocensure, dans un climat de peur omniprésente.»
«Il promet la mort aux homosexuels»
Le 22 juillet, Yahya Jammeh célèbre la Journée de la liberté à Banjul, la capitale. Celui qui est arrivé au pouvoir en promettant la fin de la corruption et de la pauvreté, notamment, est à la tête d’un pays pauvre où la liberté d’expression est systématiquement bafouée.
Mégalomane, «Yahya Jammeh poursuit son chemin, boubou blanc, chapelet et sceptre à la main. Le fou de Kanilaï, comme on le surnomme en Gambie, prétend pouvoir guérir le sida, la stérilité ou l’épilepsie à l’aide de plantes traditionnelles et d’incantations mystiques. Il promet la mort aux homosexuels», explique RFI. D’ailleurs, un projet de loi sera bientôt soumis au Parlement pour renforcer la lutte contre l’homosexualité, qualifiée par le chef de l’Etat de «pratique contre-nature», a annoncé fin juin 2014 l’Agence africaine de presse (APA).
Sur le site de RFI, un défenseur des droits de l’Homme qui est passé par les geôles mises en place par le pouvoir analyse : le chef de l’Etat «réussit à se maintenir parce que la Gambie est une nation très pauvre. La communauté internationale reste silencieuse, tout simplement parce qu'elle n'a aucun intérêt en Gambie : le pays n'a pas de pétrole, pas d'or, pas de café, donc ce qui s’y passe ne l'intéresse pas.»
Les violations des droits de l’Homme sont donc perpétrées dans une impunité quasi-totale, ce que dénonce encore le rapport d’Amnesty : «En 2001, par exemple, la loi (…) relative à l'immunité a accordé au président le pouvoir de mettre les membres des forces de sécurité à l'abri des poursuites pour tout acte commis dans le cadre de l'état d'urgence ou d'un processus visant à réprimer un rassemblement illégal. Plus récemment, en juillet 2013, le gouvernement gambien a adopté la loi (modifiée) relative à l’information et à la communication, en vertu de laquelle les journalistes, les blogueurs et les internautes accusés de "propagation de fausses nouvelles" encourent des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison et des amendes d'un montant pouvant atteindre environ 55.000 euros.»
Dans le même temps, Yahya Jammeh se moque éperdument de ce que peuvent dire des ONG comme Reporters sans Frontières: «Si vous êtes affiliés à des mouvements de défense des droits de l’Homme, je vous préviens que votre sécurité n’est pas garantie. Nous sommes prêts à tuer les saboteurs ! Vous êtes choqués ? Je ne se sacrifierai pas la paix et la sécurité de la Gambie sur l’autel de la liberté d’expression. Si je dois couper des têtes pour nettoyer la société gambienne, je m’exécuterai !»
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