Guinée : la France condamne la tentative de putsch et appelle à la libération du président Alpha Condé
Le Quai d'Orsay a réagi par communiqué dans la soirée au coup de force de militaires dans la journée. Ces derniers détiennent le président et ont annoncé la dissolution de la constitution à la télévision nationale.
Ce qu'il faut savoir
La France "condamne la tentative de prise de pouvoir par la force" en Guinée et appelle à "la libération immédiate et sans condition du président Alpha Condé", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche 5 septembre dans la soirée.
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l'Etat Alpha Condé et "dissoudre" les institutions, mais une grande confusion règne à Conakry sur qui est maître de la situation. Le ministère de la Défense a pour sa part assuré avoir repoussé l'attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d'une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné sur Twitter ce "coup de force" et demandé la libération d'Alpha Condé. Suivez notre direct.
"Dissoudre la Constitution" et "les institutions". "Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (...) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes", a dit le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, au côté de putschistes en uniforme et en armes.
Deux vidéos diffusées. Dénonçant une "gabegie", le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 14 heures GMT (16 heures en France), interrompant les programmes habituels. Les putschistes ont également diffusé une vidéo du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s'il a été maltraité, et Alpha Condé, en jean et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.
Le ministère de la Défense livre sa version des faits. De son côté, le ministère de la Défense a affirmé dans un communiqué que "les insurgés [avaient] semé la peur" à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que "la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d'assaillants".