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L'accord climat de Paris met en avant la lutte contre l'insécurité alimentaire

Environ quatre Africains sur cinq dépendent de l'agriculture. Les variations dans l'intensité des pluies, à cause du réchauffement climatique, compromettent la sécurité alimentaire du continent. Avec l'adoption du nouvel accord de Paris, la lutte contre le changement climatique devrait officiellement rimer avec celle contre la faim.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En 2015, le Zimbabwe a été frappé par une forte sécheresse. 300.000 hectares de récolte sur 2 millions ont été perdus entrainant la pire crise alimentaire depuis une décennie. (AFP PHOTO / Jekesai NJIKIZANA)

Le premier accord universel sur le climat, adopté le 12 décembre à Paris à l'issue de la COP21, reconnaît dans son préambule «la priorité fondamentale consistant à protéger la sécurité alimentaire et à venir à bout de la faim, et la vulnérabilité particulière des systèmes de production alimentaire aux effets néfastes des changements climatiques». Une avancée majeure pour toutes les organisations engagées dans l'éradication de la faim dans le monde. José Graziano da Silva, le directeur général de la l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), a salué dans un communiqué cette première historique dans un accord climat. Mais c'est surtout une bonne nouvelle pour les nations les plus vulnérables. 

Tout au long des négociations pour aboutir à un accord contraignant à la fin de la COP21, beaucoup de voix se sont élevées - et elles ont obtenu gain de cause - pour que l'objectif de limiter la hausse des températures en deça de 1,5°C figure dans le texte final. Notamment les pays africains. Ils entendent préserver un secteur agricole qui permet à près de quatre Africains sur cinq de subsister. D'autant que, même sans tenir compte des effets du changement climatique, la FAO estimait en 2006 que 6% de la population en Afrique sub-saharienne devrait souffrir de famine chronique ou de malnutrition à l'horizon 2050, 

Double dépendance
«Nous sommes des pays qui dépendons fortement de l'agriculture, de nos ressources naturelles qui constituent le socle de nos économies. Et cette agriculture est principalement pluviale», explique Fatima Denton, directrice du Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC). 

Mais les cultivateurs africains n'ont souvent aucun moyen de prévoir l'arrivée de ces pluies. De façon générale, l'accès à des données climatiques pertinentes, qui permettrait au monde agricole de planifier son activité, est difficile. «Il y a toute une gamme de décisions qu'un producteur doit prendre et, sans l'information, il se retrouve désarmé», souligne Fatima Denton. Les effets du changement climatique contribuent à accentuer l'incertitude quasi permanente qui pèse sur la production agricole. 

«Le soutien aux pays en développement et à leurs secteurs agricoles est essentiel pour atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre la faim et relever les défis du changement climatique», soulignait le 1er décembre 2015, au début de la COP21, José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO. L'agence des Nations Unies «estime que la production vivrière mondiale doit augmenter de 60 % pour nourrir une population plus nombreuse. Le changement climatique compromet cet objectif». Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), «les baisses de rendement de 10 à 25% pourraient devenir chose courante d’ici 2050». 




















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