L'intervention en Libye modérément critiquée dans le monde arabe
La belle unanimité autour de l'opportunité d'une intervention en Libye commencerait-elle à se fissurer ? Hier, c'est la Ligue arabe qui a fait entendre sa différence : alors qu'il avait soutenu la résolution à l'ONU, Amr Moussa a estimé que les bombardements s'écartaient de leur but. Avant de revenir sur ses propos aujourd'hui : “nous avons demandé aux Nations unies de mettre en place une zone
d'exclusion aérienne et nous respectons la résolution de l'Onu, et il n'y a aucun désaccord”.
Une mise au point faite aujourd'hui, devant le secrétaire général de l'ONU. Ban Ki-moon était au siège de la Ligue arabe, au Caire : “il est important que la communauté internationale parle d'une seule voix pour mettre en œuvre la seconde résolution du Conseil” de sécurité de l'ONU. Celle qui autorise une action militaire pour empêcher les forces du régime libyen d'attaquer des civils.
_ Place Tahrir, au Caire, la sortie de Ban Ki-moon ne s'est pas faite sans encombres. Une cinquantaine de partisans de Kadhafi l'ont encerclé. Il aura fallu l'intervention de la police et des soldats pour que la délégation de l'ONU puisse quitter les lieux.
Les pays arabes auraient-ils du mal à se positionner clairement face à l'opération en cours, en Libye ?
_ Seuls deux pays affichent clairement leur participation : le Qatar et les Emirats arabes unis.
Les autres préfèrent rester en dehors. Comme l'Arabie saoudite. Ou l'Egypte qui a, il est vrai, d'autres chats à fouetter... Mais ce n'est pas ça le motif officiel : l'Egypte, explique le chef de la diplomatie Nabil Elarabi, “n'a absolument pas annoncé qu'elle participerait à
l'alliance militaire internationale contre elle (la Libye), cela pour des raisons liées à notre sécurité intérieure et au grand nombre d'Egyptiens présents en Libye”.
_ Plus d'un million d'Egyptiens travaillaient en Libye quand a éclaté le soulèvement contre le régime. Des dizaines de milliers d'entre eux ont fui à l'étranger.
Il y a aussi l'Algérie. Qui officiellement soutient la coalition. Mais il se dit aussi beaucoup qu'Alger a pas mal manœuvré, au sein de la Ligue arabe, pour afficher sa différence...
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