: Enquête Le groupe Castel, géant français de la boisson, soupçonné d’avoir financé des milices en Centrafrique, visé par une enquête du parquet antiterroriste
Des cannes à sucre se dressent à perte de vue. Dans ce paysage paisible, la vie ne semble rythmée que par le bruit de la coupe. C’est la saison de la récolte. Des centaines d’hommes s’affairent depuis l’aube au milieu de 5 000 hectares de plantations. Nous sommes à Ngakobo, une zone reculée de la Centrafrique, à 400 kilomètres à l’est de la capitale, Bangui. "C’est une petite ville atypique, à laquelle on accède après des heures de piste, raconte une humanitaire française qui a arpenté la région. On voit des champs à perte de vue et une usine juste à côté." Cette usine, c’est la sucrerie Sucaf RCA, la plus grande du pays. Elle appartient à la société française Somdiaa, elle-même filiale du géant industriel français Castel.
À sa tête, l’homme d’affaires Pierre Castel a obtenu le monopole du sucre en Centrafrique il y a 20 ans. Une position dominante acquise avec l’aide de l’ancien président François Bozizé. Le milliardaire français, aujourd’hui 10e fortune française âgé de 96 ans, n’a jamais caché sa proximité avec les chefs d’États africains. "Je les connais tous. Ça aide, déclarait-il dans le magazine Challenges en juillet 2014. Les Africains sont reconnaissants quand vous les soutenez. Aucun ne m’a trompé."
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Aujourd’hui, le groupe de Pierre Castel est pointé du doigt par une ONG américaine, The Sentry, une organisation cofondée par l’acteur George Clooney. Elle lui reproche dans un rapport d’avoir versé de l’argent à des milices rebelles pour préserver ses intérêts économiques sur place. Des accusations que le groupe Castel réfute. Mais en France, le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’affaire et a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
En cause : des faits qui ont eu lieu il y a une dizaine d’années. En 2012, la situation politique se dégrade considérablement en Centrafrique. Une coalition de milices armées, la "Seleka", est décidée à chasser le président Bozizé du pouvoir. Un peu partout, des affrontements éclatent entre ces rebelles et les "anti-balaka", qui se présentent eux comme des groupes d’auto-défense dans les villages. Le conflit est interethnique. La Seleka est composée essentiellement de musulmans – minoritaires dans le pays –, tandis que les anti-balaka sont pour la plupart chrétiens.
La localité de Ngakobo, où se trouvent les plantations de Castel, n’échappe pas à la flambée de violences. Au mois de décembre, des hommes de la Seleka attaquent la sucrerie. Deux personnes sont tuées et neuf autres blessées. À Paris, au siège de la société Somdiaa, la décision est prise de fermer l’usine Sucaf.
Début 2014, malgré l’insécurité qui règne encore, l’entreprise estime cependant que les conditions sont réunies pour reprendre son activité, soit à peine un an après la décision de fermeture. "Nous rouvrons le site, mais nous le faisons sous la protection de l’armée et dans le cadre d’un contrôle qui remonte jusqu’à l’ambassade, explique Pierre-Olivier Sur, l’avocat d’Alexandre Vilgrain, PDG de Somdiaa à l’époque. Une fois le site rouvert, pas moins d’une vingtaine d’ONG se succèdent sur place. Tout s’est passé sous le contrôle de ces ONG et sous la protection militaire internationale."
Les ONG que nous avons contactées nous ont pourtant répondu avoir passé très peu de temps dans la ville de Ngakobo. Quant aux soldats de la Minusca – la mission des Nations unies pour le retour de la paix en Centrafrique –, ils ne se sont pas révélé d’une grande efficacité pour faire cesser les conflits entre groupes armés. "J’ai vu les soldats de la Minusca à Ngakobo, raconte l’une des rares humanitaires françaises à être restée plusieurs jours dans le village. Hélas, comme ce fut trop souvent le cas en Centrafrique, leur action et leur intervention étaient toujours trop timides. Les soldats restaient le plus souvent calfeutrés dans leur camp et n’empêchaient en rien les groupes armés d’évoluer librement."
Soupçons d’accord financier
Attaques puis représailles, assassinats, vols… La population de Ngakobo vit dans la terreur. L’une des plus puissantes milices de la Seleka, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), contrôle désormais la province d’Ouaka. Ses hommes armés prennent leurs quartiers à Ngakobo. Certains s’installent dans les locaux gérés par la Sucaf. Le chef de l’UPC, Ali Darassa - aujourd’hui soupçonné de crimes de masse par l’ONU - devient un interlocuteur presque naturel de la diplomatie française et des dirigeants de la filiale du groupe Castel.
Mais pour l’ONG The Sentry, Ali Darassa n’a pas été qu’un simple "interlocuteur". L’organisation, qui affirme se baser sur de multiples témoignages et sur des rapports de sécurité internes à l’entreprise, soutient qu’un accord financier tacite aurait été passé entre la Sucaf et les rebelles de l’UPC, afin que ceux-ci assurent la sécurité du site. Ali Darassa et son adjoint auraient ainsi pu percevoir en cinq ans 258 000 euros en espèces, selon The Sentry.
Un rapport de sécurité interne à la société du groupe Castel, auquel nous avons eu accès, laisse en effet apparaître que l’UPC aurait réclamé de l’argent pour sécuriser le site de la Sucaf. Dans ce document daté du 21 janvier 2019, l’auteur écrit : "Réception dans mon bureau du commandant adjoint des Seleka qui réclame des droits d’alimentation à la Sucaf. C’est plus ou moins des menaces voilées. Ils demandent à ce que la direction leur donne une prime hebdomadaire pour la sécurisation."
Ces accusations sont jugées fantaisistes et infondées par le groupe Castel, qui a diligenté un audit interne. "Après un travail approfondi pendant près de huit mois (...), aucune trace d’un quelconque accord entre la direction du site et tel ou tel groupe armé pour continuer à opérer n’a été identifiée", affirme l’avocat français du groupe, Bruno Quentin.
Un racket "consenti"
Des représentants du groupe reconnaissent toutefois avoir cédé à une forme de racket de la part des groupes armés. Comme un peu partout dans le pays, la milice issue de la Seleka avait installé des barrières de péage autour de la ville de Ngakobo. "Il y avait des checkpoints de l’UPC qui délimitaient l’entrée de la ville. À celui par lequel nous étions passés, j’avais vu deux enfants, qui n'avaient pas plus de 12 ans, avec leur kalachnikov au bras, raconte un humanitaire français. Dans ces zones non contrôlées par le gouvernement, aucune marchandise ne pouvait circuler sans qu’une taxe ne soit payée aux groupes armés."
Les camions qui transportaient le sucre du groupe Castel devaient donc rémunérer les miliciens s’ils voulaient entrer ou sortir du site. Dans un document interne à l’entreprise que nous avons consulté, un employé de l’usine de Ngakobo écrit le 16 mai 2017 : "Ali Darassa et son état-major ont instauré une taxe de douane de 150 000 francs CFA [environ 230 euros] par camion qui transporte le sucre de Ngakobo à Bangui. La taxe doit être payée à la sortie du site." Le racket aurait duré plusieurs années. Un autre document daté de novembre 2020 stipule que "de nouvelles taxes ont été imposées par les Seleka pour le transport de sucre. Ils réclament 80 000 francs CFA par camion. Si le camion ne charge pas le jour même, il doit payer 40 000 francs supplémentaires", est-il écrit.
Les transporteurs de la Sucaf payaient-ils l’UPC à chacun de leur passage ? "Je le crois, répond Pierre-Olivier Sur, l’avocat de l’ancien PDG de Somdiaa, dont la Sucaf est une filiale. C'est remonté, mais de façon très partielle, comme si c'était une chose obligée, normale, habituelle et absolument consentie de tous, y compris de l'ambassade de France." La diplomatie française a refusé de répondre aux questions de la cellule investigation de Radio France sur ce point, "une enquête pénale (étant) en cours".
Mais, toujours selon l’ONG The Sentry, le "deal’" supposé entre la Sucaf et l’UPC serait allé plus loin. Des miliciens de l’UPC auraient été chargés de saisir du sucre importé du Soudan qui devait être commercialisé illégalement en Centrafrique. Ce sucre aurait ensuite été reconditionné dans des sacs estampillés "Sucaf" à Ngakobo. The Sentry soutient qu’une commission prélevée sur la revente de ce sucre aurait été attribuée aux rebelles de l’UPC. "D'après les investigations menées, la revente de sucre de contrebande par Sucaf représente un million d'euros rien que pour l’année 2015, avance Clémence Witt, l’avocate française de l’ONG. On sait aussi par des témoignages que le pourcentage reversé aux groupes armés pouvait atteindre 50 %." Une fois encore, le groupe Castel nie en bloc.
Au total, quelques milliers de dollars ont pu être versés aux rebelles, mais "du bout des doigts", insiste pour sa part l’avocat Pierre-Olivier Sur. Cette affaire n’est, selon lui, pas comparable à celle qui vise le cimentier Lafarge, soupçonné d’avoir versé des millions de dollars à des membres de l’organisation terroriste Daech pour poursuivre son activité en Syrie (réécouter l'enquête de Benoît Collombat et Elodie Guéguen sur Lafarge en Syrie). "On n'a pas franchi la ligne jaune. On est bien en deçà, insiste Me Sur. Il n'y a surtout aucun lien de causalité entre cet argent qu'on distribue de façon minimaliste et les exactions qu'on pourrait qualifier de crimes contre l'humanité, s'il y en a eu."
Pour l’ancien patron de la Somdiaa, les sommes qui auraient pu être versées aux milices rebelles seraient donc dérisoires. Cet argent a cependant pu servir à alimenter le conflit armé dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde. "On n'a pas affaire à des sommes extrêmement importantes, mais quand on voit le prix d'une kalachnikov sur le marché informel centrafricain, avec quelques milliers de dollars, on peut en acheter un certain nombre, explique Benoît Lallau, enseignant-chercheur à Sciences Po Lille, spécialiste des conflits. Et ça peut évidemment peser sur une dynamique locale de guerre."
"Ils lui ont tiré dessus à bout portant"
À partir d’octobre 2013, dans la province d’Ouaka, l’État ne contrôle plus rien. Le général de l’UPC, Ali Darassa, est désigné préfet militaire. Dès lors, il se sent chez lui partout. Il n’hésite pas à se rendre à Ngakobo dans des locaux gérés par la Sucaf pour passer la nuit ou profiter du réseau wifi de l’usine. Lorsqu’il débarque dans le village, il est escorté par des dizaines d’hommes en treillis, dans des pick-ups équipés de lance-roquettes ou de mitrailleuses. La population semble terrorisée par ces miliciens, si l'on en croit ce document de la Sucaf auquel nous avons eu accès : "Le 14 décembre 2020, les élèves de l’école primaire de la Sucaf ont débrayé suite à l’arrivée d’Ali Darassa. Le nombre de Seleka qui a investi la cour de l’école a effrayé les enfants qui sont tous sortis des classes en courant. C’est la panique généralisée."
Pendant plusieurs années, les événements tragiques seront quasi quotidiens. Le 7 février 2015, l’usine est attaquée à la roquette. Trois personnes qui travaillaient à l’étage de la cristallisation sont blessées et évacuées à l’hôpital. Quelques heures plus tard, ce même jour, un soudeur de la Sucaf est tué par des hommes d’Ali Darassa. "Ils lui ont tiré dessus à bout portant", peut-on lire dans un rapport sécuritaire de l’usine centrafricaine. Un autre compte-rendu mentionne une "débandade au village", le 8 juillet 2016, suite à l’"assassinat de M.Y. de retour des parcelles où il coupait les cannes".
Dans ces conditions, la société Somdiaa n’a-t-elle pas mis des salariés en danger ? Elle employait dans ses plantations de nombreux anti-balaka, ennemis jurés de l’UPC. "Le bilan coûts-avantages a été réfléchi, répond l’avocat Pierre-Olivier Sur. Est-ce qu'on va fermer le site de réfugiés [Ngakobo abritait un site de déplacés près du village ouvrier] ? Est-ce qu'on va virer les 1 200 personnes ? Est-ce qu'on va laisser plus de 10 000 personnes sans école, sans hôpitaux, sans maternité ?" Pour Me Sur, c’est d’abord un choix "humanitaire" qui a été fait en maintenant l’usine ouverte pendant la guerre.
Un massacre dans un camp de réfugiés
Précisons que l’enquête de la justice française ne porte pas sur une éventuelle mise en danger du personnel de la Sucaf. Mais les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) vont se pencher sur une autre accusation portée par The Sentry : une possible aide matérielle et logistique aux milices armées. Des passages de rapports sécuritaires rédigés dans l’usine pendant la guerre civile peuvent en effet laisser penser que le chef de l’UPC venait régulièrement demander de petits "services" aux employés ou cadres de la Sucaf.
Extraits :
- 14 juillet 2017 : "Le directeur de l’usine a rencontré Ali Darassa aujourd’hui. Ali Darassa a sollicité du gasoil et du sucre."
- 14 décembre 2020 : "Ali Darassa a sollicité notre garage pour dépanner les phares de ses pick-ups. Il a promis de partir ce soir si ses phares sont réparés."
- 7 février 2021 : "Arrivée d’Ali Darassa sur site avec quatre pick-ups et des hommes lourdement armés. Le pneu d’un de leurs pick-ups est crevé. Ils sollicitent l’intervention de nos pneumatiques."
Si ces dépannages ont eu lieu, il faudrait, selon The Sentry, s’interroger sur une possible complicité de crimes par fourniture de moyens. Un événement interroge particulièrement à ce sujet. Le 14 novembre 2018, le chef de l’UPC aurait une nouvelle fois demandé à la Sucaf de réparer l’un de ses pick-ups Toyota. Quelques heures plus tard, à 95 kilomètres de là, les miliciens de l’ex-coalition Seleka s’attaquent à un camp de déplacés chrétiens dans le village d’Alindao. Le site est entièrement brûlé. 112 personnes meurent, parmi lesquelles beaucoup de femmes et d’enfants. Pour les Nations unies, le massacre d’Alindao pourrait être qualifié de crime contre l’humanité. L’ONG The Sentry évoque la possibilité que le véhicule Toyota, qui aurait pu être réparé à Ngakobo, ait servi à commettre ces exactions.
De son côté, le groupe Castel dénonce une nouvelle fois des accusations à charge et non corroborées. Pour la justice, les soupçons de complicité par fourniture de moyens sont assez difficiles à étayer en règle générale, précise-t-on par ailleurs du côté des enquêteurs. "Il faut qu'il y ait un élément moral, c'est-à-dire qu'il y ait connaissance de l'emploi et des moyens fournis pour commettre éventuellement des exactions, explique le général Jean-Philippe Reiland, chef de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité. Ce sont des dossiers très compliqués où il faut que l’on fasse la démonstration de la responsabilité de l'entreprise - ou de ses dirigeants - dans les faits reprochés."
Reste cette question : pourquoi alors, après de telles exactions, continuer d’accueillir Ali Darassa dans l’enceinte de l’usine Sucaf ? La nouvelle du massacre d’Alindao s’est, en effet, répandue très vite. Quelques heures plus tard, un employé de la Sucaf le mentionne dans son rapport qui sera transmis au siège de la maison-mère Somdiaa, à Paris. "Cet homme avait tenté de prendre le pouvoir par la force, rétorque l’avocat d’Alexandre Vilgrain, l’ancien patron de la Somdiaa. On le soupçonnait de tout ce qu'on peut imaginer dans ce genre de situation, Mais il avait institutionnellement installé son autorité et son pouvoir. Quand il arrive, on lui ouvre les portes. Il est le préfet. Que vouliez-vous faire ?", lance Me Pierre-Olivier Sur.
"Il fallait se retirer"
Sans évoquer précisément le cas du groupe Castel et de ses filiales, le patron de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité met en garde les dirigeants d’entreprises. Maintenir une activité économique en zone de guerre expose les sociétés à un risque pour leur réputation et sur le plan pénal. L’avocate française de The Sentry estime pour sa part que Castel aurait dû cesser ses activités dès le début de la guerre. "L'immense majorité des partenaires économiques et des sociétés qui interviennent dans des zones de guerre, dès lors qu'un conflit est initié ou qu’une situation sécuritaire est dégradée, se retire, affirme Me Clémence Witt. Or, là [dans le cas de la Sucaf en Centrafrique], la période temporelle est particulièrement problématique. Les faits qui sont dénoncés dans ce rapport vont de fin 2014 à début 2021, poursuit-elle. On est sur six années pleines et entières de soutien à un groupe qui commet des atrocités. La prudence, la mesure et le droit auraient réclamé un retrait."
Ce retrait interviendra finalement, en juin 2022, par la liquidation de la société Sucaf sur décision du conseil d’administration de la Somdiaa. "Force a été de constater que la situation en Centrafrique dans les zones où Sucaf RCA opérait s’est complexifiée de jour en jour, rendant presque impossible la conduite de l’activité, et sans perspective d’améliorations", justifie dans un mail, Bruno Quentin, l’avocat français du groupe Castel.
Les Russes aux commandes
Aujourd’hui, la situation à Ngakobo, comme dans le reste de la Centrafrique, reste extrêmement chaotique. Les miliciens russes du groupe paramilitaire Wagner ont fait main basse sur l’essentiel des ressources du pays. Ils mènent aussi une campagne visant à déstabiliser les intérêts français et notamment l’activité bière du groupe Castel. Ainsi, Wagner est soupçonné d’être derrière un incendie criminel qui a ravagé en mars 2023 les entrepôts de bière du groupe dans la capitale, Bangui.
Dans ce contexte, le parquet antiterroriste aura certainement du mal à enquêter. "La Centrafrique est aujourd'hui dans une alliance très forte avec Moscou. La coopération avec la justice française est difficile à imaginer, juge Mathieu Olivier, journaliste à Jeune Afrique. Dans un pays qui est toujours en guerre civile, et où la France n'a pas vraiment une image extraordinaire en ce moment, ce sera très compliqué de mener des investigations sur place." De son côté, l’ONG The Sentry, qui a déjà fourni de nombreux documents aux enquêteurs, précise que plusieurs témoins qui lui ont permis de rédiger son rapport, seraient prêts à témoigner auprès de la justice française.
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