Libye : vers une zone d'exclusion aérienne ?
Dans un entretien au Figaro, le colonel Kadhafi refuse toute négociation avec les rebelles, qu'il accuse de se servir des civils comme boucliers humains. L'armée a lancé un ultimatum aux habitants de Benghazi, les prévenant qu'ils doivent s'éloigner des positions tenues par les rebelles.
Des déclarations qui laissent craindre un bain de sang. Personne ne sait ce qui s'est passé dans les villes qui sont déjà tombées aux mains des divisions de Mouammar Kadhafi, comme Ajdabia, qui a été “purgé des rebelles”, selon les termes du pouvoir. Et la bataille décisive de Benghazi ne semble qu'une question d'heures. Compte-tenu du déséquilibre des forces, son issue fait peu de doute, et les ONG ont évacué la ville.
A l'ONU, à New-York, l'ambassadeur adjoint libyen, passé du côté des rebelles, a assuré que “dans les heures à venir, nous allons assister à un vrai génocide si la communauté internationale n'agit pas rapidement”.
Ralentie par ses divisions, la communauté internationale prévoit tout de même de voter jeudi soir sur un projet de résolution créant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Il aura fallu sept heures de discussions houleuses pour arriver à ce vote, sachant que le texte peut encore être modifié. La Russie, la Chine et l'Allemagne sont opposées une action militaire, tandis que la France, la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis, y sont favorables. La Ligue arabe a également donné son feu vert.
Le temps joue en faveur du colonel Kadhafi, et la résolution pourrait ne pas suffire. L'ambassadrice américaine à l'ONU estime que la communauté aérienne doit envisager d'aller “peut-être au-delà”, sans être plus précise.
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