Quatre ans après, près de cent lycéennes seraient encore aux mains de Boko Haram
En avril 2014, 276 jeunes filles du lycée nigérian de Chibok sont enlevées par Boko Haram. Grâce à des négociations entre le gouvernement et le groupe terroriste, plus de cent lycéennes ont retrouvé la liberté.
Le 15 janvier dernier, Boko Haram a publié une nouvelle vidéo de propagande. Sur celle-ci, on y voit quatorze femmes présumées anciennes lycéennes de Chibok. Depuis près de quatre ans, ces lycéennes nigérianes sont aux mains du groupe terroriste. Boko Harma, qui signifie "l’éducation occidentale est un pêché", a mené des campagnes meurtières contre les professeurs et les étudiants dans le nord-est du Nigéria, où ils veulent installer leur Califat.
#BringBackOurGirls
Le 14 avril 2014, 276 lycéennes âgées de douze à dix-sept ans avaient été enlevées par le groupe djihadiste dans un lycée de Chibok. Cinquante-sept d’entre elles avaient réussi à s’échapper pendant leur transport. L’une d’elle racontait : "Ils nous ont emmenées à l'extérieur et ont brûlé toute l'école. Ils nous ont rassemblées dans leurs véhicules alors que le reste d'entre nous aurions à marcher."
Ce rapt massif avait entraîné une mobilisation internationale et un nouveau mot d’ordre, #BringBackOurGirls. De Cara Delevingne à Michelle Obama, en passant par Malala Yousafzai, partout dans le monde, de nombreuses personnalités ont affiché leur soutien sur les réseaux sociaux. Le discours de la première dame américaine avait suscité beaucoup d’émotion : "Je veux que vous sachiez que Barack a demandé à notre gouvernement de faire tout ce qui est possible pour soutenir les efforts du gouvernement nigérian pour retrouver ces filles et les ramener chez elles. Dans ces filles, Barack et moi voyons nos propres filles."
Les premières libérations
Ce n’est qu’en mai 2016 que les milices locales d’une zone contrôlée par Boko Haram ont retrouvé la première lycéenne. Amina Ali, alors âgée de dix-neuf ans, avait donné naissance à un enfant durant sa captivité. "Elle a été traumatisée et ce qui est important c'est qu'elle ait été acceptée avec son bébé." soulignait l’activiste Hadiza Bala Usman.
Quelques mois plus tard, en octobre, grâce à des négociations avec le groupe terrorise et l’aide du Comité international de la Croix-Rouge et de la Suisse, vingt-et-une lycéennes retrouvent la liberté. Le président nigérian, Muhammadu Buhari, y voyait un signe d’espoir : "Avec la libération de ces 21 filles, nous espérons obtenir des informations pour secourir les autres."
Il faut ensuite attendre mai 2017 pour que quatre-vingt-deux jeunes filles soient libérées, au terme de nouvelles négociations entre le gouvernement nigérian et Boko Haram. Ces lycéennes ont rejoint quelques jours plus tard un centre éducatif où elles bénéficient d’un soutien psychologique. Ce programment se fait "sur la base du volontariat" explique Aisha Alhassan, ministre pour les Affaires familiales : "Elles l'ont accepté et leurs parents ont également donné leur accord. Nous ne gardons personne ici sans son consentement ou le consentement des parents."
Aujourd’hui, une centaine de lycéennes enlevées en 2014 seraient encore aux mains du groupe terroriste.
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