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«La fièvre du 4x4» s'est emparée des députés malgaches

L'indignation est grande à Madagascar depuis que les 151 députés de la chambre basse du Parlement réclament des véhicules 4x4 payés gracieusement par le contribuable. L'Union européenne, l'un des principaux bailleurs de fonds de la Grande Île, a exprimé sa désapprobation.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Voiture 4x4 (Capture d'écran)
«La fièvre des 4X4», c’est le titre du journal  Les Nouvelles Aujourd'hui d’Antananarivo. Les 4x4, ce sont les véhicules tout-terrain que les députés de la Grande Île veulent se voir offrir gracieusement par le contribuable malgache. Motif avancé: ils doivent se rendre auprès de leurs sujets dans les coins les plus reculés du pays.
 
Et tous les prétextes sont bons pour arriver à leurs fins. La dernière en date est racontée par Madagascar Tribune : «Ils ont refusé de recevoir le Premier ministre et son gouvernement, venus pour présenter la politique générale de l’Etat.» Officiellement pour une raison de procédure, mais des députés auraient reconnu avoir voulu faire pression sur le Premier ministre pour obtenir leurs voitures tout-terrain qu’ils considèrent comme un «outil de travail» incontournable. 
Un enfant d'une famille démunie dans un quartier pauvre de la capitale  (Photo AFP)

Contrairement au président de l’Assemblée nationale qui a dit comprendre le bien-fondé de cette requête, le chef du gouvernement avait estimé que «la dotation des députés en 4x4 ne constituait pas une priorité par rapport aux malheurs des sinistrés du cyclone et des victimes de la famine dans le sud de Madagascar». Une position saluée par l’ambassadeur de l’Union européenne à Antananarivo, Antonio Sandez-Benedito. Le diplomate qui s’est exprimé dans le journal malgache Océan Indien a rappelé que le niveau de vie général de la population s’était détérioré dans le pays depuis 2009.
 
L’affaire des 4x4 a provoqué une vive indignation dans l’opinion publique. Certains Malgaches n’hésitent pas à demander la dissolution de la chambre basse du Parlement.

Selon les estimations fournies par RFI, il faut débourser près de 3,8 millions d’euros pour financer un véhicule tout-terrain à chacun des 151 députés malgaches. C’est l’équivalent de plusieurs milliers d’années de rémunérations pour un ouvrier malgache. Le salaire moyen est estimé à 36 dollars par mois. De quoi susciter la colère des électeurs dans ce pays classé parmi les plus pauvres du monde.
 
 

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