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Document franceinfo Íngrid Betancourt lance un appel à Emmanuel Macron pour la libération de Sophie Pétronin

L'humanitaire française est détenue au Mali depuis le 24 décembre 2016. Ingrid Bétancourt, elle-même otage en Colombie pendant six ans, en appelle à l'expérience du confinement pour tenter de faire comprendre ce que vit Sophie Pétronin depuis plus de trois ans.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Femme politique franco-colombienne, ex-candidate à la présidentielle en 2002 en Colombie, Ingrid Bétancourt a passé six ans comme otage des Farc dans la jungle. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La Franco-Colombienne Íngrid Betancourt, ancienne otage des Farc pendant près de six ans dans la jungle amazonienne, lance lundi 20 avril un appel au président Emmanuel Macron pour la libération de Sophie Pétronin. L'humanitaire française, âgée de 74 ans aujourd'hui, a été enlevée au Mali le 24 décembre 2016.

"Maintenant que nous comprenons ce que veut dire le confinement en France, je crois qu’il nous faut réfléchir à ce confinement extrême qui est celui d’une Française, Sophie Pétronin, séquestrée au Mali par des personnes qui utilisent la terreur comme une fin politique", explique Íngrid Betancourt à franceinfo. "Nous devons réfléchir aux moyens que nous avons pour que l’État français ne ferme pas les yeux sur ce cas-là, qui est emblématique pour chacun de nous, parce que ça pourrait être chacun de nous." Quel message Íngrid Betancourt veut adresser au chef de l'État ? "Emmanuel Macron, qui est notre président, qui s’est engagé pour sauver nos vies avec des décisions très difficiles dans cette période de pandémie, je veux lui dire : 'Appliquez ce même raisonnement pour Sophie''.

Le 1er avril 2020, le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chaudaud-Pétronin, avait indiqué à la rédaction internationale de Radio France que l'otage française, dont on n'avait plus aucune nouvelle depuis novembre 2018, était toujours vivante.

Nous n’avons pas le droit de faire semblant que Sophie Pétronin n’existe pas. 

Íngrid Betancourt, femme politique et ex-otage

à franceinfo

"C'est le drame de cette femme qui est loin des siens, qui ne peut pas communiquer, qui est malade et qui est entourée de d'ennemis", expose l'ex-candidate à la présidentielle colombienne. "Je suis prête à faire ce qu’il faut, promet l'ex-otage des Farc. S’il faut aller au Mali, j’irai au Mali. S’il faut aller parler avec qui il faudra, je le ferai. Mais je pense qu'il faut que nous prenions le cas de Sophie comme un cas personnel. Ce n’est pas une statistique, c’est avant tout une prise de conscience qu’à certains moments de notre vie, et c’est très unique, nos décisions peuvent sauver une vie ou la condamner."

"Dans cette histoire de pandémie, il y a quelque chose d'extraordinaire qui s’est passé : la première chose qui a défini la réaction des gouvernements, c’était des considérations économiques", poursuit Íngrid Betancourt. "Jusqu’au moment où les gens ont compris, dans ces gouvernements, que le plus important, ce n'est pas de l’économie, mais ce sont les vies. Que ce soit un gouvernement de dictature ou que ce soit un gouvernement démocratique comme le nôtre, il y a eu un changement de donne et on s’est dit : le problème, ce sont les vies et il faut qu’on les protège. C’est le même raisonnement qui doit être appliqué dans le cas de Sophie Pétronin."

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