"Il y a eu une mascarade électorale" : au Mali, des opposants manifestent contre les résultats de l'élection présidentielle
Ibrahim Boubacar Keïta a été réélu à la tête du Mali, avec 67% des voix, selon les chiffres officiels du gouvernement. Un résultat contesté par son opposant Soumaïla Cissé, qui dénonce toujours des fraudes, samedi.
Au Mali, entre 2 000 et 3 000 personnes ont manifesté dans les rues de Bamako, samedi 18 août, pour contester les résultats de l’élection présidentielle. Les résultats officiels donnent le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, réélu avec 67% des voix. Mais Soumaïla Cissé, le chef de file de l'opposition, dénonce des fraudes et se déclare lui-même vainqueur du scrutin.
Au son des vuvuzelas et armés de pancartes "Touche pas mon vote", quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale malienne. "Nous protestons car nous n'avons pas confiance en la cour constitutionnelle. Nous voulons montrer à tout le monde qu'il y a eu des bourrages (d'urnes). Il y a eu une mascarade électorale", dénonce un manifestant.
Des recours pour changer les résultats officiels
Soumaïla Cissé s’est déclaré vainqueur du scrutin, avec, selon son propre décompte, 51,75% des voix. Les partisans du candidat de l’opposition sont venus exiger une modification des résultats officiels. "Au moment de la révolution de 1991, nous étions petits et le gouvernement a cédé sous le poids de la rue. C'est la raison pour laquelle nous sommes là."
L’opposition a également déposé des recours devant la cour constitutionnelle, qui devrait proclamer lundi 20 août les résultats définitifs. Tiébilé Dramé, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, se dit prêt à saisir les organisations internationales.
Si ça continue, nous demanderons à la Communauté économique des états de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) de regarder les documents électoraux, les procès-verbaux et les récépissés de vote pour se rendre compte de l'ampleur de la fraude d'état.
Tiébilé Dramé
Mais à quelques jours de la fête de l’Aïd, l’opposition a du mal à mobiliser les Maliens, qui s’étaient plutôt désintéressés du scrutin. Seulement un électeur sur trois s’était déplacé au second tour.
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