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Mali : la justice militaire ouvre une enquête sur les massacres de Moura

Entre le 27 et le 31 mars, dans cette région du centre du Mali, ont eu lieu des exécutions sommaires de civils et des viols, selon des témoins et l'ONG Human Rights Watch. Une version contredite par l'armée malienne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran de Google Maps de la ville de Moura, au Mali. (GOOGLE MAPS)

La justice militaire malienne a annoncé, mercredi 6 avril dans la soirée, l'ouverture d'investigations sur les massacres de Moura, ville située dans le centre du pays. Des témoignages font état de l'exécution en masse de civils par des soldats maliens et des combattants étrangers, entre le 27 et le 31 mars.

Ces enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale "sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants", écrit dans un communiqué le procureur auprès du tribunal militaire de Mopti, grande ville proche de Moura. Le procureur se rendra "très prochainement" sur place avec des enquêteurs et un médecin légiste, précise le communiqué.

De son côté, l'émissaire de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a assuré qu'il était "impératif que les autorités maliennes apportent la coopération nécessaire à ce que la Minusma [La mission de Casques bleus de l'ONU] ait accès au site des violations alléguées, conformément à son mandat".

Des versions diamétralement opposées

Les versions des témoins et de l'ONG Human Rights Watch rapportent des centaines d'exécutions sommaires de civils, des viols et des actes de pillage commis par des soldats maliens et des combattants étrangers présumés russes. L'ONG parle même du "pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences au Mali en 2012.

Ces versions diffèrent diamétralement de celle de l'armée malienne, qui a repris le pouvoir dans le pays par la force en 2020. Celle-ci assure avoir "neutralisé" 203 jihadistes lors d'une opération d'envergure. Mercredi, l'expert indépendant de l'ONU sur les droits de l'homme au Mali, Alioune Tine, a mêlé sa voix à celles de la France, des Etats-Unis, de l'Union européenne ou encore de la Commission malienne des droits de l'homme pour demander une enquête. La ville de Moura est située dans une région qui est l'un des principaux foyers des violences au Sahel.

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