Musique : Tinariwen, rebelles d'un désert à l'autre
Ils ont parcouru le monde entier lors de tournées triomphales, mais c'est bien le désert qui reste leur espace vital. Le groupe Tinariwen vient de sortir un nouvel album, "Elwan", après avoir connu un immense succès aux quatre coins de la planète. Un disque dans lequel le collectif touareg raconte l'exil forcé, le nord du Mali martyrisé depuis plusieurs années, et leur attachement à la terre nourricière. Forcément très intense.
Le groupe Tinariwen sort son nouvel album, Elwan, qui signe un retour aux sources. Depuis plus de 20 ans, Tinariwen respire le désert. Ce Sahara, terre nourricière de la communauté touareg, qui donne son identité à ce collectif à nul autre pareil. Mais le succès mondial, un Grammy Award en 2012 par exemple, les tournées sans fin n'ont pas masqué une réalité plus dramatique : le nord du Mali, et plus précisément l'Adrar des Ifoghas, est devenu une zone dangereuse, investie par les jihadistes, où la musique est devenue compliquée et superflue.
Comment parler des problèmes des touareg si ce n'est à travers la musique ?
Abdallah Ag Alhousseyni, Tinariwen
Pour ce nouvel album, les rockeurs ont changé de désert. En Californie, tout près de Joshua Tree, ils ont investi le Rancho de la Luna de Josh Homme et ses Queens of the Stone Age. Des musiciens du cru comme Kurt Vile ou Mark Lanegan sont venus leur rendre visite, sans dénaturer pour autant le son du groupe.
Partir pour mieux revenir au Sahara, et chasser tous les "éléphants" de mauvaise augure, ces "Elwan" qui donnent leur titre à l'album, qui ont rompu ces dernières années un équilibre fragile que la musique aide, à son niveau, à rétablir.
Tinariwen, Elwan (Pias). Album disponible. En tournée, notamment du 18 au 20 mars à La Maroquinerie, à Paris.
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