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Mali : les militaires arrêtent le président et le Premier ministre du gouvernement de transition

Neuf mois après le putsch d'août 2020, les militaires ont à nouveau arrêté les principaux dirigeants du pays. Un coup de force condamné par la communauté internationale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre malien, Moctar Ouane (à gauche), aux côtés du vice-président Assimi Goita (à droite), homme fort de l'armée, le 17 novembre 2020 à Bamako (Mali). (MICHELE CATTANI / AFP)

La crise politique n'en finit plus au Mali. Les militaires, mécontents du nouveau gouvernement annoncé par les autorités de transition, ont arrêté le président et le Premier ministre, lundi 24 mai. Une grande partie de la communauté internationale a condamné "fermement la tentative de coup de force" et "exige la libération immédiate et inconditionnelle" du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane, conduits sous la contrainte au camp militaire de Kati, à quelques kilomètres de Bamako, haut lieu de l'appareil militaire malien.

C'est là que le président élu Ibrahim Boubacar Keïta avait été conduit le 18 août 2020 par des colonels putschistes pour annoncer sa démission. Ce sont semble-t-il les mêmes colonels qui sont à la manœuvre neuf mois plus tard. Leurs intentions ne sont pas connues.

Le Premier ministre avait indiqué plus tôt avoir été emmené par les militaires. "Je confirme : des hommes de Goïta sont venus me chercher pour me conduire chez le président qui habite non loin de ma résidence", a dit Moctar Ouane dans un bref échange téléphonique avec l'AFP, en faisant référence à l'homme fort malien, le colonel Assimi Goïta, actuel vice-président de la transition. La conversation s'est ensuite interrompue.

L'ONU appelle à la "libération inconditionnelle" des dirigeants

La mission des Nations unies au Mali, la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), l'Union africaine, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni l'Allemagne et l'Union européenne ont affirmé dans un communiqué commun "leur ferme soutien aux autorités de la transition". Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi dans un tweet "au calme" au Mali et à la "libération inconditionnelle" de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par les militaires. Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait tenir une réunion d'urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali.

Ces évènements sont survenus quelques heures seulement après l'annonce d'un nouveau gouvernement, que dominent toujours les militaires, mais dont ont été écartés des officiers proches de la junte qui avait pris le pouvoir après le coup d'Etat d'août 2020 et dont Assimi Goïta était le chef.

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