Sommet UE-UA : jeter les bases d'un partenariat renouvelé et ambitieux entre l'Europe et l'Afrique
67 chefs d'Etats et de gouvernements africains et européens sont attendus les 17 et 18 février 2022 à Bruxelles pour un sommet UE-UA qui doit "refonder" la relation entre l'Europe et l'Afrique.
Relancer les économies africaines mises à l'arrêt par la pandémie. Aider à la production de vaccins sur le continent. Accélérer la transition énergétique et écologique. Généraliser l'accès à Internet. Lutter contre la désertification et renforcer l'éducation professionnelle. Voici les principaux thèmes des sept tables rondes (ateliers) de ce sommet. "Des tables rondes pour éviter la litanie des discours lors d'une longue plénière sans résultats", fait-on savoir à l'Elysée.
150 milliards d'euros sur sept ans
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté la semaine dernière à Dakar une stratégie globale d'investissements pour l’Afrique dotée de 150 milliards d'euros sur sept ans. L'Europe veut proposer ses technologies, ses financements, aider à la formation de millions de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Sur ce continent, riche en matières premières (pétrole, gaz, terres rares, etc.), les grandes puissances – Chine en tête – se livrent à une lutte d'influence. L'instabilité du continent africain est alimentée par "les nouveaux acteurs" chinois et russes "dont les méthodes et les agendas sont très différents des nôtres", affirme le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Une Afrique courtisée
"L'Afrique est courtisée et elle a le choix de ses partenaires", fait-on valoir à Bruxelles. Le partenariat proposé par l'UE se veut "innovant" et "respectueux" des pays africains. Mais il n'est "pas question d'évacuer les sujets de respect de l'Etat de droit et des droits humains car ils sont le fondement de nos relations avec l'Afrique", affirment les institutions de l'UE. "Un partenariat postule l'échange et le partage", ont souligné le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, et le président de l'Union Africaine, le Sénégalais Macky Sall, dans une tribune conjointe.
Pour autant, l'Europe ne pourra pas aider une Afrique où l'instabilité et l'insécurité règnent, met en garde Josep Borrell. Coups d'Etats, conflits, terrorisme, trafics d'êtres humains, piraterie gangrènent le continent et ont un impact sur l'Europe, souligne le chef de la diplomatie européenne. L'instabilité, les violences, les sécheresses, le manque d'emplois poussent chaque année des dizaines de milliers d'Africains à tenter l'exil vers l'Europe. C'est pourquoi les problèmes de l'Afrique sont aussi les problèmes de l'Europe.
"Si l'Afrique ne réussit pas, l'Europe échouera, les nationalismes triompheront, les conflits migratoires se multiplieront et les herses se redresseront."
Le président français Emmanuel Macronà l'AFP
Pour un Sommet "qui change la donne"
La France, qui vient d'annoncer le retrait des forces Barkhane du Mali, ne veut plus être dans un face-à-face solitaire – militaire et économique – avec les pays africains. L'Europe est désormais, pour Paris, le bon niveau pour un partenariat renouvelé avec l'Afrique.
Le président français Emmanuel Macron veut faire de ce sommet un moment fort de la présidence française du Conseil de l'UE. "Nous voulons un sommet qui change la donne", insiste-t-on à Paris. "L'Afrique a une contribution inédite à apporter au reste du monde dans les années qui viennent, qu'elle apportera des solutions qui nous inspirerons. Nous sommes à un point d'inflexion", estime Emmanuel Macron.
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