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Avec l’exposition "Ré-Génération", trois photographes célèbrent la couleur à la galerie La Grande Vitrine à Arles
Publié le 10/06/2022 14:20
Mis à jour le 10/06/2022 14:20
Malick Kebe, O’kiins Howara et Françoise Benomar magnifient leurs modèles grâce à la couleur.
L’exposition Ré-Génération est présentée à La Grande Vitrine à Arles jusqu’au 30 juin 2022.
Selon la galerie, "la couleur pour se régénérer et sublimer l’imagination. La couleur outil de narration, du dépassement de soi. La couleur enfin, reflet et miroir de la culture africaine. "
Malick Kebe, qui aime se faire appeler "From Abidjan" en hommage à sa ville natale, a commencé la photo en 2012 avec un téléphone portable. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il fait partie de la communauté des "iPhone artists" reconnus qui publient leurs réalisations sur Instagram. "Même si j’en avais les moyens, je resterais à l’iPhone. Cela me pousse à aller plus loin qu’avec un appareil photo pro. Je préfère me focaliser sur ma créativité que de chercher l’appareil sophistiqué qui vient à peine de sortir. Je veux montrer aux gens qu’il ne suffit pas d’avoir un super appareil mais qu’il suffit tout simplement d’avoir un œil créatif", déclare Malick Kebe dans un entretien à "Irawo". (MALICK KEBE)
A mi-chemin entre la photo et la peinture, Malick Kebe bouscule les codes, travaille ses images avec des logiciels de retouche photo et mise sur un élément clé : la couleur. Il déclare à son propos : "La couleur c’est mon drapeau, c’est l’Afrique. Pour moi tout objet est avant tout une couleur avant d’être une forme. La couleur a une emprise sur moi. Je passe des heures sur mes photos en postproduction. Mes modèles sublimés incarnent une histoire à travers des couleurs sursaturées." (MALICK KEBE)
Comme Malick Kebe, le photographe ivoirien O’kiins Howara utilise un smartphone pour réaliser ses images. Il retravaille ensuite les couleurs de se images sur ordinateur puis les publie sur Instagram. Pour habiller ses modèles, il utilise souvent des cauris (petits coquillages couleur porcelaine). Ces petits objets ont eu plusieurs usages au cours de l’histoire. S’ils furent à une époque la monnaie de l’Afrique de l’Ouest, ils possèdent surtout une valeur religieuse dans de nombreuses cérémonies. Grâce à eux, O’kiins Howara peut ainsi entremêler dans une œuvre picturale spiritualité, tradition, modernité, et laisser place à l’imaginaire. (O’KIINS HOWARA)
"Je veux sublimer la beauté africaine à travers les corps et la couleur mais je fais aussi référence à la tradition. Plus tu connais d’où tu viens, plus tu connais le passé, mieux tu pourras avancer. Mes photographies utilisent les cauris, symboles de richesse et de spiritualité, pour habiller mes modèles, d’autres sont plus énigmatiques", déclare l’artiste. (O’KIINS HOWARA)
La Franco-Marocaine Françoise Benomar est écrivaine, historienne de l’art, critique de cinéma et photographe. Née en France, elle vit depuis une vingtaine d’années au Maroc. Sa démarche artistique nous invite à des voyages visuels dans lesquels peinture et photographie se fondent, corps et tissus s’entremêlent en un conte visuel et poétique. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreuses galeries en Afrique et à Paris. (FRANÇOISE BENOMAR)
"La couleur est une narration, un dépassement. Je mêle la nudité des corps et la richesse chromatique du pagne. A travers mes créations, les corps s’habillent d’un épiderme flamboyant, entre rêve et réalité. Je fais du pagne, objet incontournable de l’Afrique, une sorte de ‘’matière-peau’’. J’ai voulu dépasser la finitude du tissu, lui donner une destinée anthropologique." (FRANÇOISE BENOMAR)
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