Cet article date de plus de quatre ans.

Maroc : le journaliste Omar Radi placé en détention pour "viol" et "financements étrangers"

Selon Amnesty International, le journaliste et militant des droits de l'Homme est l'objet d'un harcèlement des autorités marocaines, du fait de son indépendance.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Omar Radi après une audience au tribunal, le 5 mars 2020, à Casablanca, au Maroc. (ABDELJALIL BOUNHAR / AP / SIPA)

Le journaliste et militant des droits humains Omar Radi a été placé en détention, mercredi 29 juillet, pour "viol" et "réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", a annoncé la justice marocaine. Omar Radi a été transféré à la prison d'Oukacha à Casablanca (ouest) et son procès doit débuter le 22 septembre, a précisé le ministère public dans un communiqué.

Le parquet a demandé au juge d'instruction d'enquêter sur des "délits relatifs à l'attentat à la pudeur avec violence et viol", après une "plainte déposée par une citoyenne". Le journaliste fait également l'objet d'une deuxième enquête "au sujet de la réception de fonds de parties étrangères en vue de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat" et "de mener des contacts avec des agents de pays étrangers pour nuire à la situation diplomatique du Maroc", selon la même source.

Un journaliste "courageux" selon Amnesty

L'enquête pour réception de fonds étrangers avait été ouverte fin juin, au lendemain de la publication d'un rapport d'Amnesty International selon lequel le téléphone d'Omar Radi était espionné via un logiciel de piratage utilisé par les autorités marocaines. Rabat a toujours démenti. Le journaliste a depuis été entendu une dizaine de fois par la police judiciaire.

"Je n'ai jamais été et ne serai jamais au service d'un pouvoir étranger (...) je ne suis ni un espion ni un agent payé par un fonds étranger", avait réagi Omar Radi en qualifiant les accusations le visant de "ridicules".

En mars, le militant de 33 ans avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter. Selon Amnesty International, ce "journaliste courageux" est harcelé par les autorités marocaines du fait de son indépendance.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.