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Migrants : l’Europe pourrait aider le Maroc
La route espagnole est devenue la principale porte d'entrée en Europe des migrants venus du Sud. Ces derniers viennent notamment des côtes marocaines ou entrent via les «enclaves» espagnoles en terre africaine. Résultat, l’Europe pourrait aider le Maroc à mieux contrôler les départs vers l’Espagne.
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Près de 400 migrants ont été secourus pendant le week end des 4 et 5 août 2018 en Méditerranée alors qu'ils tentaient la traversée entre le Maroc et l'Espagne. Dans un contexte global de recul, cette année, du nombre de migrants gagnant l’Europe, l’Espagne est devenu le premier pays d’entrée de ces derniers (plus de 23.000 migrants sont arrivés depuis janvier par la mer en Espagne, plus que sur l'ensemble de l'année 2017). Résultat, l'Espagne souhaite que le Maroc contrôle mieux ses frontières et ses côtes afin de limiter le nombre de départs vers l'Europe.
Mais pour effectuer ce type de contrôles, le Maroc (un pays ami «fondamental pour la gestion et le contrôle des flux migratoires», selon les mots de Pedro Sanchez, le premier ministre espagnol) afirme avoir besoin de matériel. Et de fonds. Bruxelles estime que le Maroc a «besoin d'un soutien plus important » pour assurer le contrôle de ses frontières.
Selon RFI, «l'exécutif européen a évoqué "l'octroi urgent de 55 millions d'euros pour des programmes de gestion des frontières au Maroc et en Tunisie". Mais cette aide reste encore hypothétique : le président de la Commission européenne écrit dans un courrier au Premier ministre espagnol que les moyens du Fonds fiduciaire d'urgence de l'UE pour l'Afrique restent limités, plusieurs Etats membres n'ayant pas versé leur contribution».
A défaut de gérer les arrivées de migrants, l'Union européenne essaye de compter sur les pays de départ pour limiter le nombre de migrants qui traversent la Méditerranée. Selon l’agence de presse Reuters, la Comission européenne a accepté d’augmenter l’aide adressée à l’Espagne et son voisin marocain afin de les aider à «contrôler la hausse migratoire dans la Méditerranée de l’ouest», a déclaré le président de la commission Jean-Claude Juncker, dans une lettre publiée mercredi 1er août sur Twitter
I confirmed to @sanchezcastejon on the phone that #Spain and #Morocco can be assured of the full support of the @EU_Commission in effectively responding to the increasing migratory pressure along the Western Mediterranean route pic.twitter.com/ZS66gZra7L
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) August 1, 2018
A la suite du Conseil européen de juin, Pedro Sanchez, s’est fait le porte parole des besoins marocains en matière de surveillance des frontières. «La demande de M. Sanchez fait suite à l'engagement pris par le Conseil européen en juin d'intensifier les efforts visant à aider les pays de première ligne en particulier l'Espagne et les pays d'origine et de transit, en particulier le Maroc à empêcher les migrations irrégulières», note Euractiv.
Salvini: un milliard d'euros pour la Tunisie, l'Algérie et le Maroc ?
Cette politique d'aide aux pays «de transit» n'est pas nouvelle. L'accord entre l'UE et la Turquie -moyennant quelques milliards d'euros pour Ankara- a porté ses fruits et a quasiment stoppé les passages de migrants vers la Grèce.
Plus discrètes, les interventions italiennes en Libye ont fortement réduit le nombre de traversées vers l'Italie. C'est fort de cette réussite que le ministre de l'Intérieur italien, le très nationaliste, Matteo Salvini, a affirmé «préparer un projet qui prévoit au moins 1 milliard d'euros de soutien à l'économie et au travail dans ces pays» (Maroc, Algérie, Tunisie).
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