: Reportage "Nous avons surtout besoin de couvertures" : un mois après le séisme au Maroc, les habitants des montagnes redoutent le froid
Pour accéder aux petits villages situés sur les flancs du col de Tizi n'Test, au sud du Maroc, il faut parfois parcourir plusieurs kilomètres de pistes. Dans ces douars, où presque toutes les maisons se sont écroulées, les habitants vivent depuis un mois dans des tentes fournies par l’État, sur une surface de 15 mètres carrés, avec une à deux tentes par foyer de cinq ou six personnes. Le 9 septembre, la région d'Al Haouz a été ravagée par un séisme de magnitude 7, qui avait fait plus de 3 000 morts et au moins autant de blessés.
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Les rescapés de cette région montagneuse du Moyen-Atlas, entre Marrakech et Agadir, font aujourd'hui face aux conséquences matérielles de la catastrophe. L'hiver arrive, et beaucoup ont tout perdu. "Nous avons surtout besoin de couvertures car les tentes que nous avons n’isolent ni de la chaleur ni du froid, explique Driss Bouzid, le chef du village d’Ighil Targ. L’idéal serait d’avoir des préfabriqués mais j’ai conscience que l’espace dont nous disposons est limité et que notre douar est difficile d’accès".
En attente d'une aide sur le long terme
Les douars de la région sont tous situés entre 1 000 et 2 000 mètres d’altitude. Durant l'hiver, les précipitations, la neige et les températures négatives deviennent quotidiennes. "Oui, l'hiver arrive, mais que voulez-vous que je fasse ? lance Izza, une éleveuse, résignée. Je serai dans ma tente je n’ai rien d’autre à faire…"
Ici, les principales activités sont l’agriculture et l’élevage, dans des quantité limitées à l’alimentation du douar. Mais les terrasses agricoles construites pour cultiver des navets, des carottes et des petits pois ont été emportées par le séisme, tout comme le bétail.
"On avait des animaux mais ils sont morts ou ont dû être vendus parce qu’on ne savait plus où les mettre ni quoi en faire..."
Izza, une éleveuseà franceinfo
Après avoir reçu l’aide d’urgence dans les deux premières semaines qui ont suivi le séisme, les habitants des douars reculés attendent d’urgence une aide sur le long terme. "On a reçu du soutien aussi bien des autorités que des Marocains mais le plus important maintenant c’est de pouvoir se couvrir et se protéger du froid et de la neige qui arrive et, surtout, pour l'agriculture parce que c’est une activité saisonnière, qui produit peu et dont nous dépendons pour nous nourrir", craint Driss Bouzid.
Dans ces conditions, la baisse progressive des températures inquiète les chefs locaux. La nuit et surtout au petit matin, le froid est saisissant dans la commune d’Ighil.
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