: Vidéos Séisme au Maroc : "Les enfants n'ont pas de lit, ils n'ont pas à boire, pas à manger", témoignent les rescapés
Au Maroc, des villages ont été rayés de la carte. Les habitants de villes entières ont passé une nouvelle nuit dehors, après que le séisme de vendredi a mis à terre de nombreuses habitations, tandis que d'autres menacent encore de s'effondrer. A Tahannaout, aux portes de l'Atlas, et à Moulay Brahim, une ville perchée dans la montagne, proche de l'épicentre du séisme, les équipes de franceinfo ont recueilli, dimanche 10 septembre, le témoignage de rescapés.
"Le problème, ce sont les vies qu'on a perdues"
A Moulay Brahim, Khalid confie sa détresse : "La terre a tremblé. C'est seulement dix secondes, mais qui ont changé la vie de tous (...) Les voisins, les amis, on est tous à la rue", dit-il après une deuxième nuit dehors. Les dégâts matériels, énormes, ne sont pas la priorité de ce père endeuillé par la catastrophe. "J'ai perdu une fille. Elle est morte. Je ne sais pas encore ce que je ressens." Ce qui compte, dit-il, "c'est ma fille, la mère de ma fille, la famille (...) Il n'y a aucun problème pour les habits, pour la maison, le travail. Le problème, ce sont les vies qu'on a perdues".
"On nous a oubliés"
A Moulay Brahim, Moustapha témoigne sur franceinfo de la situation sur place. Cette victime du séisme a l'impression que sa localité est "oubliée" par les secours."C'est difficile", confie-t-il, après avoir passé la nuit dehors. "Il y a beaucoup de blessés, beaucoup de morts, les maisons sont cassées. Les enfants n'ont pas de lit, ils n'ont pas à boire, pas à manger (...) On n'a rien", déplore-t-il.
"Personne ne vient nous aider"
A Tahannaout, une ville à 930 m d'altitude, durement frappée par le séisme, Rachid confie à franceinfo avoir "vécu l'horreur". "La maison a tremblé pendant plus de 25 secondes. On n'attend plus que le toit ne nous tombe dessus", se désole ce père de quatre enfants, en montrant les fissures de plusieurs centimètres qui grimpent le long d'un mur, "jusque tout en haut, dans les chambres". La maison devenue inhabitable, "avec ma famille, on a dormi dans la forêt, avec les enfants et notre grand-mère."
"Mais le problème que je ressens, c'est qu'il n'y a aucun soutien", poursuit-il. "Personne ne vient pour nous aider. Je me sens abandonné (...) Personne n'est venu pour nous soutenir, pas même un geste, pas une parole, rien du tout. Vous pouvez questionner tout le village, tout le monde vous le dira", déplore le père de famille.
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