Au Mozambique, au moins 30 personnes sont mortes depuis le début des contestations électorales, selon l'ONG Human Rights Watch
Au moins 30 personnes ont été tuées au Mozambique depuis le début des manifestations dénonçant des fraudes lors des élections du 9 octobre, selon un décompte de l'ONG Human Rights Watch transmis vendredi 8 novembre à l'AFP. Ce bilan n'inclut pas la journée de jeudi, marquée par une grande marche à Maputo dispersée par la police et l'armée.
Le seul hôpital central de Maputo "a enregistré trois morts en lien avec les manifestations" de jeudi, a annoncé vendredi son porte-parole Dino Lopes. Ce dernier n'a pas précisé ni s'il s'agissait de manifestants, ni l'origine des blessures mortelles. Dans la foulée, les lieux ont été visités par le président sortant, Filipe Nyusi, venu "montrer [sa] solidarité" en saluant "des jeunes blessés qui étaient impliqués dans les manifestations" ainsi qu'"un agent de police gravement blessé".
Le principal opposant a quitté le pays
Des milliers de partisans avaient répondu à l'appel du principal opposant, Venâncio Mondlane, qui revendique la victoire électorale aux dépens du parti au pouvoir dans ce pays d'Afrique australe. Trois membres du parti Podemos, auquel est adossé Venâncio Mondlane, sont par ailleurs "portés disparus", selon le président de cette formation politique, Albino Forquilha.
Le Frelimo, parti à la tête du pays d'Afrique australe depuis l'indépendance en 1975, a été crédité de plus de 70% des voix. Ces élections sont les "plus frauduleuses depuis 1999" d'après l'ONG anticorruption Public Integrity Center (CIP). La mission d'observation de l'Union européenne a signalé des irrégularités avant, pendant et après le vote, notamment des "altérations injustifiées de résultats".
Après l'assassinat de deux figures de l'opposition dans une embuscade en pleine rue de la capitale le 19 octobre, Venâncio Mondlane a quitté le pays. Il se trouve désormais hors du continent africain, a-t-il déclaré à l'AFP, craignant pour sa sécurité.
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